Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Imbroglio autour de l’IRM basée à l’hôpital toulonnais

L’autorisati­on d’exploitati­on d’une IRM à visée ostéo-articulair­e vient d’être annulée, alors que l’appareil est en service depuis 2016. Mais la clinique St-Jean n’a pas obtenu gain de cause

- SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com

C’est un dossier à deux temps qui s’achève à cloche pied. Dans deux jugements récents, le tribunal administra­tif de Toulon s’est prononcé sur un conflit autour de l’IRM installée et exploitée depuis 2016 à l’hôpital public de Toulon (au centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne, CHITS). Celle qui était à l’origine des deux procédures, la clinique privée Saint-Jean, n’a pas vraiment obtenu gain de cause. Si elle réussit à faire annuler la décision d’attribuer l’IRM à l’hôpital public, la clinique échoue à conforter sa propre candidatur­e. Bref, il faudra sortir de l’écueil administra­tif, puisque l’appareil de pointe fonctionne bel et bien depuis 2016, dans les murs du nouvel hôpital Sainte-Musse à Toulon – désormais sans autorisati­on formelle. Et en vitesse de croisière.

La clinique pas lésée

D’abord, la clinique SaintJean a voulu démontrer qu’elle a été lésée, lorsque l’ARS, l’Agence régionale de santé, lui a refusé l’attributio­n de l’IRM. Comme développé à l’audience (notre compte rendu du 16 mars dernier ),« la clinique ne prenait pas suffisamme­nt en compte la recommanda­tion du SROS en ne prévoyant pas dans l’immédiat une collaborat­ion avec les médecins libéraux radiologue­s», indique le jugement. L’essentiel aux yeux des autorités est de rendre ce super-équipement médical le plus largement accessible à la population. Donc, la candidatur­e de la clinique n’était pas la mieux placée, confirme le tribunal.

« Influence sur la décision»

Pour autant, le tribunal administra­tif de Toulon a remis en cause les conditions d’attributio­n de l’IRM à l’hôpital par l’Agence régionale de santé, à cause d’un courrier ajouté tardivemen­t au dossier et qui « a nécessaire­ment exercé une influence sur la décision ». Le juge estime qu’il y a là, un « vice de procédure [entachant] d’illégalité la décision ». Ce courrier litigieux, en faveur de la candidatur­e de l’hôpital, annonçait « la création d’un groupement de radiologue­s [libéraux] » qui allait travailler en collaborat­ion avec l’hôpital. Sur le fond, c’est exactement ce qu’attendent les autorités sanitaires. Mais sur la forme, le document décisif a été ajouté après la clôture des dossiers.

Et maintenant?

Et maintenant que va faire l’hôpital public, qui met en oeuvre cette IRM ? « Ce jugement ne va pas arrêter l’exploitati­on de l’appareil, ni supprimer les examens », réagit Nicolas Funel, adjoint du directeur du CHTIS. Sur le fond, «on se serait bien passé de ce juridisme accru, mais à ce stade, cela ne change rien pour nous ». La seconde IRM de l’hôpital intercommu­nal « répond à de véritables besoins», et fonctionne à plein régime. De quelle porte de sortie dispose l’Agence régionale de santé qui instruit et délivre les autorisati­ons d’exploitati­on? Jointe jeudi, l’ARS ne nous avait pas répondu, hier soir. 1. Schéma régional d’organisati­on sanitaire.

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(Photo Alex Wentzy) Le nouvel appareil a réalisé   examens en .

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