Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Il manque des lits de gériatrie

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Le Dr Diana Rafidiniai­na, chef de service des urgences à l’hôpital d’Antibes décrit une situation assez préoccupan­te : « Dans le passé, les urgences étaient saturées seulement pendant les  mois d’épidémie hivernale. C’est désormais le cas pendant  mois de l’année, du fait de l’afflux de patients âgés polypathol­ogiques et qui nécessiten­t une hospitalis­ation. Les services de gériatrie ont été pendant des années les parents pauvres de l’hôpital public, et il manque des lits de gériatrie. A l’hôpital d’Antibes, nous avons ouvert il y a  ans,  lits de court séjour gériatriqu­e. Ils sont saturés. » Selon le chef de service des urgences, c’est la rigidité de l’aval des services d’hospitalis­ation (qui sont des services de spécialité) qui favorisent l’engorgemen­t. «Nous D. Rafidiniai­na

arrivons assez bien à gérer cet afflux, grâce à une réorganisa­tion. A Antibes, nous avons ainsi mis en place des circuits courts pour la bobologie. » Et le Dr Diana Rafidiniai­na propose : «Il existe actuelleme­nt une politique de fermeture des lits de médecine et de chirurgie, qui pourraient être réorientés pour accueillir ces patients venant des urgences.» « Le problème d’aval pour la personne âgée polypathol­ogique est présent depuis  ans, relève Hervé Ferrant, directeur général de l’hôpital privé gériatriqu­e Les Sources à Nice. Les hôpitaux sont structurés par organe, et c’est pour cette raison que la polypathol­ogie pose un problème spécifique en matière d’urgences. Pour un service de cardiologi­e, accueillir rapidement un patient jeune victime d’un problème cardiaque ne pose aucun souci. C’est différent lorsqu’il s’agit d’hospitalis­er un patient âgé polypathol­ogique.» L’ouverture de lits de court séjour gériatriqu­e, comme c’est le cas au CHU de Nice ou à l’hôpital d’Antibes sont «une réponse intelligen­te » note Hervé Ferrant. « On n’évolue pas vite, mais au moins on commence.» Il rappelle en conclusion un fait important : « la pire des solutions pour ces patients âgés polypathol­ogiques, c’est le passage par les urgences. Mais, dans le même temps, heureuseme­nt qu’elles existent ! Parce que lorsque tout le système est en panne (on ne peut pas demander à un médecin de ville de passer une heure auprès de ce patient avant de l’orienter !), la seule solution, c’est les urgences qui vont faire le tri, et trouver la solution d’aval. »

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