Revenir ?
Faut-il conseiller aux patients qui ne relèvent pas véritablement des urgences de ne pas revenir pour le même motif ? Pas sûr. Ce n’est en tout cas pas ce que leur disent les urgentistes. Le Dr Minguet cite un exemple parlant : « une personne se présente avec des douleurs thoraciques. Je l’examine, elle n’a rien. Pour autant, qu’est-ce qui me permet d’affirmer que la prochaine fois, ce sera la même chose ? Peut-être au contraire que ce sera grave alors, là, elle aura eu raison de se rendre aux urgences. » Le médecin se veut pédagogue. L’essentiel est que la communication passe bien. « Le but de la relation médecin-patient c’est que ce dernier comprenne ce qui lui arrive. À nous d’adopter le langage qui lui permette de mesurer ce qu’il a, pour qu’il suive bien nos préconisations. Il ne faut pas oublier qu’aux urgences, on voit les personnes à un instant T, on ne les connaît pas, on ne les reverra pas dans le cadre d’un suivi. » C’est surtout avec les parents que les professionnels de santé doivent être vigilants. « Ils se montrent souvent anxieux lorsqu’ils se présentent avec un enfant souffrant, parfois ils culpabilisent alors dès qu’ils peuvent se décharger
de la responsabilité, ils le font ! » Le Dr Minguet utilise l’humour pour désamorcer les situations. Mais ça ne fonctionne pas à tous les coups, comme cette fois où il a demandé en plaisantant à un bambin s’il voulait faire un procès à ses parents… «Çane les a pas du tout fait rire ! »