Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Habitué à faire des miracles!

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Natif de Lourdes oblige, «à la clinique Sainte-Bernadette », Michel Badosa a pris l’habitude de faire des miracles au volant de ses bolides. Le Six-Fournais d’adoption (depuis 1996) n’y était pourtant pas prédestiné avec des parents « sans aucune affinité pour les voitures ». D’ailleurs, après avoir obtenu son CAP mécanique automobile, le jeune Lourdais marche dans les pas de son père, ancien militaire, et s’engage dans la Marine. Il débarque ainsi à SaintMandr­ier en 1982 à l’âge de 19 ans et fait « deux tours du monde avec la Jeanne d’Arc » avant d’“échouer” à Toulon. Mais, en 1990, il est rattrapé par ce qui va devenir une véritable passion et passe le concours de mécanique automobile, toujours dans la Marine. Tout d’abord affecté à Lorient, il revient en 1995 à Toulon : à la Préfecture maritime, il devient chauffeur en 2001 et responsabl­e du service transports depuis 2011.

Et Badosa osa

Avant d’en arriver là, Michel Badosa ose enfin “rouler” en compétitio­n en 1991, au volant d’une Renault 5 GT Turbo : « J’avais peur de me lancer, cela me semblait inaccessib­le… ». Mais, dès sa troisième expérience, il tutoie le sommet avec une deuxième place «à deux dixièmes du premier » dans une course de côte en Bretagne… et se hisse sur la première marche du podium au slalom de Quimperlé. Plus rien n’arrête alors le Lorientais de l’époque. En 1992, il est tout d’abord sacré champion de Bretagne de course de côte et de slalom. Puis s’aligne à sa première épreuve nationale, le Rallye de Loire-Atlantique… où il termine deuxième de sa catégorie! Et enfin participe à la finale de la Coupe de France des rallyes à La Rochelle : malgré de « vieux pneus » et « un turbo à l’agonie» sur sa Super 5, il est quatrième de sa catégorie avant de finir… dans un arbre. Cela ne freine pas Michel Badosa et son copilote Stéphane Carré, au contraire. En 1993, ils décident de se consacrer entièremen­t aux rallyes, à bord de la R5 GT Turbo reconstrui­te, accumulent les podiums et signent leur première victoire en Groupe N, celui des voitures de série simplement renforcées avec un arceau de sécurité et des harnais : « C’était la catégorie la moins chère pour faire de la compétitio­n ». Alors qu’il « mangeai(t) des patates pour arriver à courir» et roulait avec des pneus d’occasion… qu’il resculptai­t (!), le Breton trouve un gros sponsor pour 1994: « On fait préparer le moteur de la Super 5, on a des pneus neufs… et on remporte quatre victoires de groupe ! ». Mais le Lorientais devient donc Toulonnais : «Je revends la voiture, j’achète une maison… et je déprime ». Jusqu’en 1998, où il reprend une Super 5 GT Turbo de série, la compétitio­n en slalom… et ses habitudes victorieus­es. Il continue à gagner en slalom mais à bord d’une monoplace (châssis Dallara, moteur Toyota) à partir de 2001… et remporte même la Coupe de France en 2005 ! Au bout d’une vingtaine de victoires avec cette Formule 3, il prend une nouvelle… et courte retraite en 2009, jusqu’en 2015 où il revient en piste, en rallye historique cette fois. Et la ligne d’arrivée semble encore loin...

Je mangeais des patates pour arriver à courir”

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Les trophées monégasque­s de Michel Badosa dans le coffre (fort) de sa R.

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