Var-Matin (La Seyne / Sanary)

1707 : le terrible siège de Toulon

- NELLY NUSSBAUM

début de la Seconde Guerre mondiale qui se situe entre la déclaratio­n de guerre par le Royaume-Uni et la France à l’Allemagne nazie - François Gagliolo est cantonné dans les Alpes. Se sentant inutile, il crée Le théâtre aux armées. C’est la première fois qu’une troupe, qu’il baptise Troupe de la Bévéra, se produit sur le front. C’est à cette période que pour se démarquer du soldat Gagliolo, il prend son pseudonyme de Françis Gag. C’est là aussi qu’il donne naissance à son personnage fétiche Tanta Vitourina- tante Victorine - une commère virulente qui avec ses mitaines, cabas et mignou - fourrure de renard - autour du cou, est l’illustrati­on du bon sens populaire, mais avant tout Niçois et dont la principale activité qu’elle revendique n’est autre que le pastrouil! Mais qu’est-ce que le pastrouil ? « Vé que mi demanda cen qu’es lou pastroulh! - voilà qu’on me demande ce qu’est le pastrouil. » Non, mais, le pastrouil, c’est un art de vivre. Pastrouill­er, c’est bavasser, commenter, chacharoun­er… Cette passionari­a du VieuxNice, qui avec finesse égratigne ses contempora­ins et sait, à l’occasion, se transforme­r en un redoutable tyran en jupons va le suivre tout au long de son existence.

Sur les ondes de Radio Nice et Radio Monte-Carlo

Démobilisé, il continue son oeuvre dédiée à la langue et la culture niçoises. Il fonde le théâtre dialectal afin de les mettre en valeur. Dès 1936, le Théâtre niçois de Francis Gag offre au public des pièces désopilant­es, qui jouent sur la dérision. Et régulièrem­ent elles sonnent comme des oeuvres de Molière, où le grotesque joue la caricature. Dans Lou sartre Matafiéu - Le tailleur Matafieu (1922) - une jeune servante, Babet, aime secrètemen­t son patron, vieux garçon bourru et fantasque. Elle finira, après bien des péripéties, par l’épouser. Très connue aussi et typique de la vie niçoise Les deux vieux (1960), pièce qui met en scène Vitourina et son mari Titoun: un dimanche après-midi ennuyeux le vieux couple revient sur quatreving­ts ans de vie commune faite de travail pour elle et de sorties, de parties de boules, de mangiuca (repas) au cabanon et d’histoires de pêche pour lui. Nombre de pièces signées Francis Gag, sont reconnues comme des chefs-d’oeuvre de la littératur­e d’Oc. En 1956, il crée aussi une troupe de danse folkloriqu­e Nizza la Bella pour représente­r la ville lors de divers événements locaux. De 1944 à 1969, il sévit sur les ondes de Radio-Nice et Radio Monte Carlo dans une chronique intitulée Les minutes de Tante Victorine qui distillent des textes niçois traitant d’un sujet drôle ou d’actualité. Pour ce faire, Gag interviewe les gens de la rue. Sa langue trop bien pendue, notamment en politique lui vaut d’être souvent censuré. Il est aussi à l’origine de l’associatio­n, l’OEuvre des petites vieilles, devenue Solidarité Francis Gag en septembre 2014 et qui vient en aide aux personnes âgées démunies. Francis Gag est décédé à Nice en 1988. Il a vécu dans le rêve emmenant avec lui ceux qui se reconnaiss­ent encore dans l’amour du comté de Nice. En 1989, le Théâtre Municipal du Vieux-Nice – 4 rue de la Croix - est inauguré sous le nom de Théâtre Francis-Gag. Sources: Steve Betti pour Nice Historique (2000) ; Racines du Pays Niçois.

5 Tante Victorine, un de ses personnage­s phares : une commère qui pratique l’art de pastrouill­er autrement dit bavasser.

 ??  ??
 ?? ( Documents © Racines du Pays Niçois) ?? François Gagliolo : sous son pseudonyme Francis Gag il a fait rire le public grâce à son théâtre dialectal mettant en scène des personnage­s très colorés.
( Documents © Racines du Pays Niçois) François Gagliolo : sous son pseudonyme Francis Gag il a fait rire le public grâce à son théâtre dialectal mettant en scène des personnage­s très colorés.
 ??  ??
 ?? (@ DR) ?? Depuis le Moyen Âge les bravades du roumevage (ici en ) étaient exécutées par des gars du village.
(@ DR) Depuis le Moyen Âge les bravades du roumevage (ici en ) étaient exécutées par des gars du village.

Newspapers in French

Newspapers from France