XVIe siècle : les Italiens de Dolceacqua veulent Monaco
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de la famille génoise des Doria, venue s’installer en 1270 à la suite des comtes de Vintimille qui régnaient depuis le XIIe siècle.
Les Monégasques se rebellent
Au cours du XIVe siècle, le château fut assiégé à plusieurs reprises par les Gibelins qui, à Gênes, constituaient le parti rival des Guelfes auquel appartenait la famille Doria. Comme dans toutes les histoires entre familles rivales – celles de Roméo et Juliette en sont l’exemple – il arrive qu’un jour l’amour vienne brouiller les cartes. C’est ainsi qu’en 1491 une idylle se noua entre Luc Doria, du parti des Guelfes, et Françoise Grimaldi, du parti des Gibelins, membre de la famille régnante de Monaco. Leur mariage n’atténua pas les luttes entre les deux familles puisque le 22 août 1523, leur fils Barthélemy assassina son oncle Lucien Grimaldi – frère de Françoise Grimaldi - dans le but d’annexer Monaco à Dolceacqua. Lucien Grimaldi était le redoutable seigneur de Monaco - à cette époque, on disait seigneur de Monaco et non prince de Monaco. Il s’était emparé du pouvoir en tuant son propre frère Jean, avait su résister en 1 509 à un siège de l’armée génoise, avait tenu tête au roi Louis XII qui voulait annexer Monaco à la France, avait su négocier un traité de navigation maritime avec le redoutable ambassadeur de Florence Machiavel. Mais tout redoutable et malin qu’il fût, il se fit piéger par son propre neveu Barthélémy qui, s’étant fait inviter à un dîner dans son château de Monaco, lui trancha la gorge avec son épée à la fin = du repas. Barthélémy Doria ne fut pas récompensé de son crime car les sujets monégasques se rebellèrent contre lui. Le fils de Lucien Grimaldi, Honoré, âgé de 9 mois, fut nommé seigneur de Monaco. La régence du pouvoir fut confiée au frère de Lucien, Augustin Grimaldi, évêque de Grasse, appartenant à la branche des Grimaldi d’Antibes. Barthélémy, quant à lui, finit à la potence – à moins qu’il ne fût précipité du haut des murs de son château. Les historiens ne sont pas clairs sur le sujet. Ils sont clairs, en revanche, sur le fait que Dolceacqua fut acquis en 1524 par le duc Charles III de Savoie et fit partie du comté de =. <, Nice jusqu’en 1860, restant alors dans le Royaume de PiémontSardaigne, tandis que Nice était rattachée à la France. C’en était fini des querelles entre Dolceacqua et Monaco. Monaco n’en demeure pas moins toujours présent dans ce village par l’intermédiaire de sa patronne sainte Dévote, qui figure sur un retable peint par Bréa en l’église de Dolceacqua. Ce retable fut commandé au célèbre peintre niçois par Françoise Grimaldi. Le Prince Albert II de Monaco s’est rendu deux fois à Dolceacqua, en 2013 et 2015, pour marquer les liens qui existaient entre les Doria et les Grimaldi. Le temps des rivalités entre Guelfes et Gibelins et entre Dolceacqua et Monaco est bel et bien révolu.