La res publica
C’est un apport indéniable de l’empire romain : la notion d’Etat ou de chose publique, res publica, était inconnue des Grecs. Antoine Leca, agrégé des facultés de droit et professeur à Aix-Marseille Université, nous le raconte avec moult détails dans son dernier ouvrage intitulé « Généalogie de la construction juridique de l’Etat en France» (1). Car l’appareil étatique n’est pas une simple superstructure technique destinée à faire fonctionner la société : l’État transcende celle-ci. Et cela explique que des hommes puissent vivre et mourir pour lui, ne quid detrimenti respublica capiat (« afin que l’Etat n’éprouve aucun dommage »). Le rejet de la royauté qui s’est cristallisé dans la première moitié du XIXe siècle a ainsi donné naissance à une mystique républicaine qu’on rencontre rarement ailleurs avec une telle vigueur. L’histoire des institutions étatiques en France est pour le moins complexe mais, sous la plume de cet universitaire, tout devient limpide. La démarche de type généalogique qu’adopte cet ouvrage, permet de mettre en avant l’évolution des différents modèles politiques en la replaçant dans son époque et son contexte. Si les pays d’Europe ont suivi plusieurs voies, celle de la France a abouti à l’établissement d’un État revêtant une forme républicaine démocratique et libérale, consacrée par la Constitution de la Ve République (1958). Un excellent ouvrage. 1. « Généalogie de la construction juridique de l’Etat », d’Antoine Leca, aux éditions Lexis Nexis, xx pages, 35 € (en vente sur Internet : http://boutique.lexisnexis.fr)