Une marche blanche pour la petite Angélique
Quelque 3 300 personnes ont défilé dans le recueillement, hier après-midi à Wambrechies (Nord) pour la marche blanche en hommage à Angélique, 13 ans, violée et tuée mercredi. Certains portaient des roses blanches, d’autres étaient vêtus de blanc. Touts se recueillaient dans le silence à peine troublé par les murmures. « Nous vous remercions d’avoir répondu si nombreux pour soutenir la famille d’Angélique dans la dignité », a déclaré au micro, sur le perron de l’hôtel de ville, le premier adjoint au maire de Wambrechies, Michel Sas. Le cortège s’est arrêté au square où Angélique a été enlevée, mercredi, et où un mémorial a été dressé.
« Nos coeurs sont brisés »
La foule s’est massée contre la grille verte séparant le jardin d’un terrain de football pour suivre le discours au micro d’une soeur d’Angélique. « Nos coeurs sont brisés, nos têtes sont remplies de questions, nous allons traverser des épreuves difficiles mais nous nous battrons pour Angélique », a-t-elle dit, entourée de sa famille visiblement émue. Un lâcher de ballons, à l’occasion duquel la foule a lancé à l’unisson « Je t’aime Angélique », a ensuite eu lieu. David Ramault, 45 ans, qui a avoué le crime, a été écroué dans la nuit de lundi à mardi pour séquestration, viol et meurtre sur mineur de moins de 15 ans, avait été condamné en 1996 pour « viol avec arme », « attentats à la pudeur aggravés » et « vol avec violence », et était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). La préméditation n’a pas été retenue pour le meurtre d’Angélique, au contraire de la récidive légale. Son avocat a souligné qu’il regrettait son crime, parlant d’« un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes », lors de leur rencontre lundi. Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, « il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre », selon le procureur de la République de Lille, Thierry Pocquet du Haut-Jussé.