«Que de bons souvenirs »
Le basket et Jean-Christophe Nivière ou la fin d’une longue histoire. Le Varois a disputé son tout dernier match avec Bandol il y a 15 jours. Retour sur une carrière qui a débuté au HTV
Jean-Christophe Nivière a disputé son dernier match de basket le 14 avril, à l’âge de 40 ans. Son tout premier panier chez les pros fut un tir à trois points… Le tout dernier de sa carrière aussi. Un dribble entre les jambes avec Bandol face à Grenoble, un step-back pour mettre ses appuis derrière et l’arc et filoche. La boucle est bouclée.
Toutes ses classes dans le club phare
Né à Toulon, Jean-Christophe est un pur produit varois. Il a fait ses premiers pas sur le plancher dès l’âge de 8 ans à La Garde, son talent a vite été repéré par le HTV. Il y a ensuite pris sa licence chez les benjamins. Son tout premier coach à Hyères fut Jean-Louis Borg. Daniel Msika l’aura par la suite sous sa coupe en cadets puis espoirs. Il a donc effectué toutes ses classes jusqu’à la Pro B puis la Pro A, dans le club phare de sa région : « J’y ai vécu de très belles années avec des finales de championnat de France perdues, en benjamins contre Villeurbanne, mais aussi gagnées comme le Trophée du futur avec les Espoirs (1 998) et un titre de champion de France toujours avec les Espoirs (1 996) » se souvient l’intéressé. Laurent Legname, William Dumas, Jeff Théry font partie de cette génération dorée du HTV. Il fera toute sa carrière de basketteur au poste de meneur de jeu. Celui que l’on surnomme Nino a effectué, un jour de 1995, ses premiers pas chez les pros alors qu’il n’était encore que cadet 1e année : « J’étais descendu en avance pour les regarder s’entraîner et Jean-Louis (Borg) m’a demandé de me changer. J’ai pris cela pour une récompense. » Il inscrira son tout premier panier (à 3 points) en Pro B sur le parquet de Saint-Brieuc. Le meneur Varois a connu les belles années du HTV, celles de la Pro B (1997 à 2001) à la Pro A (2002-2003 et 2004-2005) en passant par la coupe d’Europe.
Pas rancunier pour autant
Lors de la saison 2003-2004, il est prêté à Golbey-Épinal : « Le choc thermique fut assez rude en débarquant de mon Var natal, il faisait entre 15 et 18 degrés… en plein mois d’août » se remémore-t-il avec un large sourire. Puis viennent les années parisiennes à Levallois qui évoluait à l’époque en Nationale 1, ponctuées d’une accession en Pro B. Ce ne fut pas ses meilleurs moments sur un plan purement basket, avec un temps de jeu réduit. Nino n’est pas rancunier pour autant. Trappes (N2) dans un premier temps, puis Autun en N2 pour rejoindre son pote Jeff Porcher sont à rajouter à sa carte de visite avant son grand retour vers le soleil. Le Var : Sainte-Maxime (deux saisons) puis Bandol où il a évolué durant sept saisons.
Une carrière exemplaire
Une carrière exemplaire pour ce Sudiste. Nino ne regrette rien ou presque: « Mon seul petit regret, si je devais en avoir un, est de ne pas avoir été carriériste, je n’ai jamais été un killer prêt à bouffer tout le monde pour aller encore plus haut. Pour le reste, je suis fier de ce que j’ai fait, j’ai eu le privilège rare de faire de ma grande passion mon métier. » Le basket est maintenant derrière lui. Il est depuis huit ans salarié à l’antenne de Hyères du conservatoire de Toulon Provence Méditerranée. Marié à Aurore depuis 2003, mais en couple depuis 20 ans aujourd’hui, il est aussi le papa comblé de trois garçons (Manoé, Liam et Jonah). Jean-Christophe Nivière aura marqué de son empreinte le basket varois, son adresse a toujours été très au-dessus de la moyenne. Dans ce domaine il reconnaît avoir toujours travaillé dur en répétant sans cesse ses gammes. Comme il l’a toujours fait, il suivra le basket de haut niveau de près : « Je regarde à la télé les matches de Pro A notamment ceux de Laurent Legname (coach de Dijon) et de Kyle Milling (coach de Limoges), je suis aussi les Axel varois, Julien et Bouteille (il a joué avec le père de ce dernier, Franck) » précise le jeune retraité.
La dérive de l’américanisation
Son regard sur le basket d’aujourd’hui est sans concession : « On se plaignait déjà à mon époque d’une américanisation importante, on est allé crescendo au fil des ans et je trouve cela dommage car on a du mal maintenant à s’identifier à ces équipes. » La reprise de l’entraînement, au mois d’août à Bandol, se fera sans lui. Nino et le basket… C’est bel et bien fini !