Macron signe plusieurs accords avec l’Australie
Pour la première étape de sa tournée dans le Pacifique, le chef de l’Etat a tenu son objectif qu’il s’était fixé en renforçant les liens économiques avec Canberra
Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Malcolm Turnbull ont signé, hier, plusieurs accords, marquant leur volonté de construire un « partenariat plus approfondi » entre les deux pays dans le cadre d’un « nouvel axe indo-pacifique ». Aujourd’hui, il se rendra en Nouvelle Calédonie, une visite sensible à six mois du scrutin qui décidera ou non de son indépendance. « Nous avons un objectif commun: faire de nos deux pays les acteurs d’un partenariat nouveau dans la zone indo-pacifique », a déclaré Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse commune, à l’issue d’un entretien à Admiralty House. « Nous nous tenons côte à côte et nous nous unissons contre le terrorisme et contre ceux qui veulent saper la démocratie », a ajouté Malcolm Turnbull, soulignant que les deux pays avaient « des valeurs partagées », comme « la démocratie, la liberté ». En matière de défense, les deux dirigeants ont signé un « accord bilatéral relatif à la fourniture de soutien logistique mutuel entre les forces armées françaises et les forces de défense australiennes ». Un accord sur la cybersécurité a aussi été « acté » , via une « lettre d’intention » visant à renforcer la coopération entre l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et l’Australian Cyber Security Centre (ACSC). Les deux hommes ont également fait « un point précis » sur leur coopération en matière d’armement et notamment sur le contrat signé en 2016 concernant la livraison par Naval Group (ex-DCNS) de douze sous-marins nouvelle génération à l’Australie. Emmanuel Macron et Malcolm Turnbull ont, en outre, acté la mise en place d’initiatives conjointes sur la lutte contre le réchauffement climatique, pour « notre patrimoine commun, le Pacifique », a déclaré le chef de l’Etat français, en visite depuis mardi sur le continent. « Nous avons la même préoccupation sur les risques et les menaces qui traversent la région indo-pacifique : les rivalités entre puissances, les tensions identitaires, les trafics de toutes sortes qui prospèrent sur le manque de développement lié en très grande partie au dérèglement climatique», a souligné Emmanuel Macron.
En Nouvelle-Calédonie aujourd’hui
« Notre priorité partagée c’est de construire cet axe indo-pacifique fort pour garantir à la fois nos intérêts économiques et de sécurité », a-t-il poursuivi. « Le dialogue trilatéral Australie-Inde-France a vocation à jouer un rôle central », a-t-il assuré. Les deux hommes ont assuré qu’il ne s’agissait pas d’agir contre la Chine, qui a pris une place économique prépondérante dans la région, mais de « préserver un développement qui repose sur des règles » et « les équilibres de la région », et éviter une « hégémonie ». Après son déplacement en Australie, Emmanuel Macron continue sa tournée dans le pacifique. Il se rend à partir d’aujourd’hui jusqu’à samedi en Nouvelle-Calédonie pour la première fois de son mandat. Un voyage d’autant plus important que la collectivité française décidera le 4 novembre par un référendum si elle souhaite accéder à l’indépendance.