Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le plus grand refuge pour chats du Var menacé

Plus grand refuge du Var, la structure, qui héberge plus de 250 félins abandonnés ou sortis de la rue, connaît d’importante­s difficulté­s financière­s. Face à l’urgence, un appel à l’aide est lancé

- M. G. mguillon@nicematin.fr

N «ous sommes dans une situation critique et nous risquons de devoir cesser totalement nos actions de sauvetage d’animaux, faute d’argent». Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, Hélène Lion, la présidente de l’Ecole du chat d’Ollioules, et Jocelyne Thomas, directrice du refuge, alertent sur les difficulté­s que connaît, depuis le début de l’année, la structure qui recueille des centaines d’animaux en détresse chaque année, en les faisant stériliser et en les faisant adopter. « Hormis un versement de 7000 € en mars pour couvrir quelques urgences, nous subissons l’interrupti­on brutale des subvention­s mensuelles que nous versait l’associatio­n Bourbon (Paris) depuis 1994, et qui représente­nt près de 60 % de nos besoins de fonctionne­ment ,expliquent les deux responsabl­es. Cette interrupti­on arbitraire n’a été précédée d’aucune informatio­n ni justificat­ion. Comme si la vie et le devenir de centaines d’animaux n’avaient aucune importance ».

Des emplois menacés

Selon nos informatio­ns, la décision serait liée à un changement de priorités au sein de l’associatio­n qui finançait la structure ollioulais­e, Bourdon estimant que les refuges doivent être autonomes pour leur fonctionne­ment. Un argument que réfutent les responsabl­es varoises : « Un refuge ne peut faire face, seul, à ses besoins. Nous avons certes des recettes qui proviennen­t des placements de chats (130 € pour un adulte et 170 € pour un chaton) mais elles couvrent à peine les frais engagés avant les adoptions (la stérilisat­ion, la puce électroniq­ue, les vaccins, le déparasita­ge de l’animal) ». Sans oublier qu’un chat coûte environ 400 euros par an, entre la nourriture et les soins vétérinair­es. Et le refuge, qui gère en permanence plus de 250 félins, a procédé l’an dernier à 555 adoptions. La situation actuelle est d’autant plus difficile que « nous avons déjà subi, l’an dernier, la fin des contrats aidés, et nous avons désormais deux personnes salariées dont les emplois sont menacés». Mais plus largement, «c’est toute l’activité du refuge qui est en danger. Car il n’est possible de réduire des deux tiers le budget (environ 150000 euros / an

compte tenu du nombre de chats hébergés, nourris et soignés, sans compter la nécessité de continuer le sauvetage de centaines d’animaux. Autant dire que, sans les versements de l’associatio­n Bourdon, le refuge devra fermer. Cette fermeture serait dramatique pour la cause animale que nous défendons ».

Un appel « aux bonnes volontés »

Dans l’urgence, l’Ecole du chat lance donc «un appel à toutes les bonnes volontés (notamment par le biais des réseaux sociaux), pour pouvoir continuer à exister et à sauver des centaines de chats chaque année » (2). Toutefois, concèdent ses responsabl­es, le refuge «ne pourra pas vivre avec de petits dons, il faudrait pouvoir trouver une solution pérenne… »

 ?? (Photo doc Mélissa Chesi) ?? Le refuge mène une politique de gestion durable des population­s de chats, axée notamment sur la stérilisat­ion, laquelle permet de réduire significat­ivement le nombre de chats errants.  stérilisat­ions de chats ont été effectuées ici en .
(Photo doc Mélissa Chesi) Le refuge mène une politique de gestion durable des population­s de chats, axée notamment sur la stérilisat­ion, laquelle permet de réduire significat­ivement le nombre de chats errants.  stérilisat­ions de chats ont été effectuées ici en .

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