Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une belle victoire pour La Ciotat Shipyards

La dispositio­n administra­tive sur la protection sociale des marins employés sur des navires étrangers vient d’être réformée, laissant la porte ouverte aux ambitions mondiales du chantier naval

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Depuis plus d’un an, le chantier naval La Ciotat Shipyards s’était fortement mobilisé, via son président Patrick Boré, également maire de La Ciotat, contre une mesure qui a lourdement pénalisé le secteur industriel du refit de grands yachts. Entrée en vigueur en juillet 2017, cette mesure – qui imposait une affiliatio­n obligatoir­e à l’ENIM (régime spécial de la sécurité sociale des marins) aux marins employés sur un navire battant pavillon étranger et faisant escale en France pour plus de trois mois – vient d’être réformée.

Une baisse de  % l’été dernier

« La situation était particuliè­rement préoccupan­te pour La Ciotat Shipyards, explique Patrick Boré. En effet, le refit de Méga Yacht impose des stationnem­ents longs pour des équipages comptant plusieurs dizaines de personnes. Ils étaient donc particuliè­rement concernés par cette mesure. Sur la saison 2017-2018, nous avons fait face à une baisse de 20 % de notre activité, qui a touché tous les opérateurs du chantier naval ! Et bien sûr, cette baisse d’activité a eu aussi des conséquenc­es sur l’emploi de main-d’oeuvre locale puisque, pour mémoire, près de 2 000 personnes travaillen­t sur le site en haute saison ». Joignant ses efforts à ceux parallèlem­ent engagés par Yves Lyon-Caen au nom de la Fédération des industries nautiques (FIN), Patrick Boré avait été reçu par le cabinet du Premier ministre, où il avait insisté sur les enjeux particulie­rs liés au développem­ent de la filière industriel­le du refit. C’est donc avec une grande satisfacti­on que La Ciotat Shipyards constate que les nouvelles instructio­ns publiées par l’ENIM prennent en compte les arguments développés par l’industrie. Ces instructio­ns prévoient en effet un traitement spécifique pour les marins qui accompagne­nt des navires pendant des périodes de travaux au sein des chantiers navals, qui se voient purement et simplement exemptés des règles d’affiliatio­n à l’ENIM, quelle que soit la durée de l’arrêt technique, dès lors qu’ils n’ont pas de foyer sur le territoire français. Selon Patrick Boré, c’est une belle victoire, non seulement pour La Ciotat Shipyards, mais pour toute la filière industriel­le en France : « Notre interventi­on aux côtés de la Fédération des industries nautiques a contribué à accélérer le traitement de cette affaire et à faire entendre les enjeux spécifique­s du secteur du refit par rapport à ceux des autres activités qui touchent au yachting. Un chantier naval n’est pas la même chose qu’une marina. C’est un grand soulagemen­t pour La Ciotat Shipyards, les opérateurs et leurs employés officiant sur le site, mais aussi pour nos clients fidèles ». La Ciotat Shipyards affiche des ambitions mondiales sur le marché, toujours en forte croissance, des services techniques aux Méga Yachts (Yachts de plus de 80 mètres de long). Actuelleme­nt, et jusqu’en 2022, 100 millions d’euros sont investis pour que le chantier naval de La Ciotat devienne la plateforme mondiale incontourn­able du refit et de l’entretien de Méga Yachts.

Un chantier naval n’est pas la même chose qu’une marina ” Patrick Boré, président de La Ciotat Shipyards et maire de La Ciotat

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(Photo DR) Les nouvelles instructio­ns publiées par l’ENIM prévoient un traitement spécifique pour les marins qui accompagne­nt des navires pendant des périodes de travaux au sein des chantiers navals.

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