Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une coupe au bout des doigts

Pas favorites, les Toulonnais­es ont pourtant l’occasion – inespérée – de soulever un trophée qui leur tient à coeur. Cela nécessite « le » match parfait

- GUILLAUME RATHELOT

Ça y est, elles ont repris leurs marques à Bercy ainsi que leur abonnement au métro parisien. Les joueuses de Toulon/SaintCyr ont (re)découvert, hier soir, lors d’un entraîneme­nt d’une heure, l’arène qui peut devenir le théâtre d’un nouvel exploit. Opposées à Brest en finale de la coupe de France, elles sont loin de partir favorites (match à 18 h 30, diffusé sur le site web lequipe.fr). Mais l’écart ne semble pas aussi important que lors de cette même affiche parisienne de 2016, quand les Bretonnes évoluaient... en D2.

Priorité à la D

Les deux équipes chercheron­t à pimenter leur fin de saison, qui reste la priorité absolue. Un succès ce soir offrirait carburant et confiance nécessaire­s pour atteindre leurs objectifs respectifs. Ainsi, les ReBelles ont encore un maintien à aller chercher (un succès lors des trois dernières journées des play-downs devrait suffire). Les Brestoises, elles, doivent remonter quatre buts à Besançon (défaite 25-21 à l’aller) en demi-finale du championna­t. Mais le prestige, l’émotion, le frisson d’un titre ne se trouvent qu’à soixante minutes. Ce trophée, au bout de leurs doigts, les Varoises veulent le saisir, le soulever, l’embrasser. Plusieurs d’entre elles ont joué de malchance lors de ces moments uniques. Demandez à Jessy Kramer, par exemple. « Les finales, j’en ai disputé (avec Leipzig ou avec les Pays-Bas), mais je n’en ai jamais gagné. Ce serait bien que ça change, espère l’arrière gauche. On sait que Toulon/Saint-Cyr est une équipe de coupe, et ce serait super de la gagner. Le club en a besoin. » Le problème, bien sûr, c’est que les Brestoises ont aussi de l’appétit. Récente championne du monde, Astride N’Gouan avait disputé (et perdu) la finale 2016 avec le TSCV. « C’est marrant de rejouer cette finale, dans un autre contexte, note l’actuelle pivot bretonne, en larmes à l’époque. Je veux la gagner, parce que je n’en ai pas gagné beaucoup et que c’est à Bercy, moi qui suis parisienne. Mais on ne va pas prendre les Toulonnais­es à la légère. Ça va se jouer sur l’envie. La première équipe qui lâchera... » Brest semble mieux armé pour résister, exister. Sur le plan individuel tout du moins, avec des internatio­nales à la pelle (Darleux, Pineau, N’Gouan, Prouvensie­r, Mangué...).

Jeunesse et collectif

« Nous, avec toutes les blessées, on fait jouer sept filles du centre de formation, trop vite plongées dans le grand bain », estime Sandor Rac. Le coach varois souhaite voir ses jeunes joueuses mûrir en vue de la saison prochaine. Dans l’immédiat, il les croit capables de faire la différence sur le plan collectif. « On va tout donner. De toutes les manières, on n’a rien à perdre. Mais il faut qu’on joue notre meilleur hand. Qu’on se batte toutes ensemble, en retrouvant l’état d’esprit qui nous a manqué lors des deux derniers matches de playdowns », reprend Jessy Kramer. En manque de constance toute la saison, les filles du TSCV ont déjà réussi à battre Brest. Elles connaissen­t le chemin vers un second exploit. Majuscule celui-là.

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(Photos Patrick Blanchard, F. M., C. D. G. L.) Brestoises et Toulonnais­es (ici Urtowska et Zazai) se retrouvent à  h  à Paris, avec un titre en jeu.

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