Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NICE ULTIMED (ARRIVÉE AUJOURD’HUI) Le retour des « Géants » !

Qui, de Thomas Coville (Sodebo) ou de Francis Joyon (IDEC Sport), pour franchir en premier la ligne d’arrivée ? Hier soir, le suspense était total. Alors, forcément, voilà final qui promet...

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Éric Tabarly, dont le légendaire sens de la formule a fait plusieurs fois le tour des océans, disait que «Naviguer, c’est accepter les contrainte­s que l’on a choisies. Un privilège…» Pas sûr, néanmoins, qu’à bord de Sodebo ou d’Idec Sport, l’on s’amuse encore du propos. Tant, ces dernières heures, les équipages, au même titre que les machines, ont été mis à rude épreuve. Il a d’ailleurs fallu s’armer de patience avant de pouvoir admirer les fières étraves de nos deux “Géants des mers” toujours en course sur cette 1re édition, à nouveau fracasser les flots. Là, juste en face de Rauba Capeù. C’était hier soir, bien après les vêpres, bien après que le soleil ait choisi de prendre congés de la Baie des Anges… Francis Joyon, Thomas Coville et leurs hommes, néanmoins, n’en ont pas pour autant fini…

Arrivée cet après-midi

C’est encore, en effet, de longues et pénibles manoeuvres qui les attendent dans le final de ce “sprint au large” (qui justifie donc pleinement son nom). Avec un suspense toujours entier, rien n’étant définitive­ment figé dans l’entrelac des scénarios échafaudés ça et là. Et le détenteur du mythique Trophée JulesVerne de témoigner, lors de sa dernière vacation, de cet incroyable “duel au contact”, qui maintient l’ensemble des staffs en haleine. Mais aussi et surtout de ces conditions de navigation si peu courantes pour des skippers, peu habitués, finalement, aux vacheries que réserve parfois la Méditerran­ée. Extraits parvenus à l’aube, hier: « Pour le moment, ce sont surtout les contrastes qui nous frappent en cette mer: vent fort puis calmes une fois sous le vent de la Sardaigne, lumière intense dans le Mistral, puis pluie et grisaille près du centre dépression­naire en début de nuit. Le jour se lève sur une nuit fertile en émotions durant laquelle nous avons repassé notre concurrent, puis l’avons vu repasser à moins d’un mille de nous, à 20 noeuds alors que nous étions arrêtés! Tout de suite, 1 noeud au speedo. En deux tours du monde sur IDEC SPORT, Bernard Stamm qui est à la barre n’avait pas connu cela! On se met dans le filet avant pour décoller les fesses du bateau, on sifflote, l’espoir, c’est bien connu, aime ces petites attentions…» Poète le Joyon… Même si c’est Thomas Coville qui, le premier, a “chopé” hier matin le bon vent, dans la longue remontée sur Nice. Pour les deux maxi-trimarans, en tout cas, l’idée est de toucher au but cet aprèsmidi, sans faire attendre la foule que l’on pressent déjà nombreuse, passionnée et grouillant­e. Quitte, pour cela, à ce que l’organisati­on revoit à nouveau le tracé du parcours. « C’est déjà très difficile de prédire des vents faibles, explique ainsi Christophe Gaumont, le directeur de course. Et il y a pas mal d’incertitud­es encore. Mais oui, pour la deuxième boucle, on va ajuster… » Ajuster, afin d’offrir à tout ce que la région compte de passionnés de courses au large, l’occasion d’assister, en temps et en heure, à un spectacle forcément grandiose…

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(Photo ASO) IDEC toujours au contact...
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(Photo Ph.H.) Les bateaux sont attendus entre  et  heures.

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