Emotions partagées à la maison des familles
La Maison des familles propose régulièrement des «instants café», temps de parole donnés sur un thème précis. Le dernier en date, intitulé « gérer ses émotions pour mieux communiquer en famille », a ainsi suscité des échanges intéressants. Le constat a été général : ressentir une émotion est bien plus facile que de l’expliquer ou de la traiter. « Je pense que c’est plus facile pour des mots d’amour», dit une maman, « je trouve au contraire que c’est plus simple quand on est en colère », dit une autre. Sylvie Leberre, intervenante à la Maison des familles, explique que l’éducation qu’on a reçue joue un grand rôle dans notre façon d’exprimer nos émotions. L’essentiel à retenir est qu’on a une émotion quand on n’arrive pas à gérer une situation ou qu’un besoin n’est pas comblé. Nous sommes donc tous responsables de nos émotions et aller mieux ne dépend que de nous. Sylvie Leberre souligne par ailleurs qu’il faut distinguer la fatigue d’une émotion. Un enfant qui a passé sa journée à la crèche et qui rentre énervé est peut-être fatigué plutôt qu’en colère. Les adultes ressentent souvent la même chose après une journée de travail.
Comment gérer la colère des enfants
Quand la colère est là, Sylvie demande si les mamans présentes ont des méthodes pour gérer la colère de leurs enfants. Les solutions sont diverses : «On a créé une boîte à colère où on peut y jeter des papiers chiffonnés. Ça défoule toute la famille »; « Nous, on sort faire un tour dans la colline et on hurle »; « J’ai une adolescente à la maison qui m’a demandé un punching-ball pour se défouler dessus. J’hésite à le lui acheter », confie une autre maman. « C’est pourtant une bonne idée, répond Sylvie. L’adolescence est une période sensible à gérer car le trop-plein d’émotion prend le pas sur la rationalité. Un exutoire est alors très efficace. » Si créer un espace pour défouler la colère est intéressant, Sylvie rappelle que toute personne a le droit d’être en colère, mais qu’il est interdit de taper ou de parler avec violence. Il est également très important de dire à un enfant « je ne suis pas en colère contre toi mais contre ce que tu as fait ». De nombreux films, livres
(1) et jeux existent si vous voulez explorer le domaine des émotions et découvrir les besoins qui s’y cachent. Une marionnette girafe est même proposée, avec laquelle un enfant ne sachant pas encore parler peut exprimer ses émotions.