Var-Matin (La Seyne / Sanary)

DEPUIS TRENTE ANS, UNE VIE EN JAUNE ET BLEU

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Très inspirés par le supporteur­isme à l’italienne, les groupes toulonnais ont noué des liens d’amitié avec des supporters du Genoa ou d’Alessendri­a. Longtemps jumelés avec le groupe parisien Tigris Mystic aujourd’hui dissout, ils perpétuent des liens avec des fans du Celtic Glasgow, ou encore de Dortmund. Quelques-uns de ces « correspond­ants » étrangers seront à Toulon, ce week-end.

Les clubs de supporters de foot peuvent aussi s’analyser sous un prisme politique. De ce point de vue, les tribunes toulonnais­es ont toujours revendiqué un ancrage résolument à gauche. En témoignent certains noms de groupe (Les Rastas du Bronx) ou le choix de Corto Maltese comme emblème pour les Irréductib­les. « Nous nous sommes toujours inscrits dans une vision méditerran­éenne et populaire du football avec une idée d’ouverture et de partage, résume Manu Trigo .Iln’ya jamais eu de cris de singe chez nous ». Les anciens se rappellent de cours de soutien scolaire dispensés au sein du local, de collectes organisées dans la tribune au profit des Restos du coeur ou encore d’une campagne de sensibilis­ation sur le Sida, à une époque où le sujet était encore particuliè­rement tabou.

Marseille, Nice… C’est avec ses grands voisins régionaux que les relations ont toujours été les plus houleuses. Les historiens du football classent encore aujourd’hui les derbys ToulonOM parmi les plus chauds de France, à l’image de Lyon-Saint Etienne.

Entre débordemen­ts et bagarres plus ou moins rangées, des supporters toulonnais ont régulièrem­ent alimenté la chronique “faits divers”. « La violence a toujours fait partie du truc, mais nous ne l’avons jamais organisée », défend Manu Trigo au nom des ex-Irréductib­les. « Nous, on voulait surtout gagner le respect des autres supporters par nos tifos, notre ferveur .» Ce terme, emprunté du mot italien signifiant mordant, est un peu la marque de fabrique toulonnais­e. À ce titre, les supporters exigent des joueurs un investisse­ment total, un état d’esprit conquérant… quitte à ne pas toujours faire dans la poésie sur le terrain.

Des matchs presque tous les week-ends, des déplacemen­ts lointains et des animations à préparer tout au long de la semaine. Pour les durs, supporter le Sporting est une activité à temps complet. Pas évident pour la vie sociale. «Le Sporting a défait plus de couples qu’il en a créés», sourit Thierry Garcia.

« Du passé, je suis amoureux ». La banderole accrochée à Bon rencontre résume l’état d’esprit de nombreux supporters. Marqués par les grandes heures du passé et pas franchemen­t enthousias­tes sur la dynamique actuelle du club. ■ Exposition, place de l’Equerre Dès 13 h, une exposition photo est organisée dans et autour le Twiggy café, place de l’Équerre. L’occasion de se replonger dans les chaudes ambiances, notamment des derbys.

■ Cortège A 16 h, les supporters se rassembler­ont sur le parking du Palais des sports. Ils formeront un cortège en direction du stade Bon Rencontre.

■ Match A 18 h, le Sporting accueille Hyères pour l’avant dernier match de la saison de Nationale 2.

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(Photo P. Bl) A côté des « anciens » Manu et Thierry, Djezo (à droite) représente la relève.

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