Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Adil Rami n’a pas oublié ses racines fréjusienn­es

- LAURENT SEGUIN Lire la suite de notre dossier en pages  et 

Il a d’abord poussé un long soupir. Comme pour remonter le temps. Puis l’ancien maire de Fréjus (1997 à 2014), Élie Brun nous a ensuite chaleureus­ement parlé de ce jeune homme qu’il a employé dans sa commune. Nous sommes alors au début des années 2000 et à l’époque, Adil Rami passe le plus clair de son temps entre les terrains de football, sur lesquels il joue avec l’équipe première de l’Étoile sportive fréjusienn­e en CFA et les services techniques de la mairie avec lesquels il efface notamment les graffitis sur les murs de sa ville. D’un côté comme de l’autre, il a laissé une trace bien plus indélébile que ces tags qu’il s’échinait alors à gommer. « Je n’ai que de bonnes choses à dire à propos d’Adil, se souvient Élie Brun. Ce n’était peut-être pas évident en venant de l’Agachon qui est un quartier pas toujours facile, mais à part des compliment­s que j’adresse d’ailleurs à l’ensemble de sa famille, je n’ai rien d’autre à ajouter. Je peux juste vous dire qu’il m’a maintes fois invité à Marseille pour des matchs de l’OM mais qu’aujourd’hui je préfère rester chez moi ». Ces invitation­s, le défenseur olympien semble s’en être d’ailleurs fait une véritable spécialité. «À chaque fois qu’il peut, il me met deux places de côté », souligne Samir Henaini, attaquant notamment passé par Sedan (Ligue 1 et Ligue 2), mais surtout témoin privilégié de l’essor d’Adil avec lequel il a fait toutes ses classes footballis­tiques à Fréjus. « On a démarré ensemble en pupille, puis on a continué dans les mêmes équipes de moins de 13 ans jusqu’en CFA pour quatre saisons, se souvient celui qui est aujourd’hui en CFA2 au Cannet Rocheville. Adil a toujours dit qu’il allait y arriver, mais ce qui a fait et fait encore aujourd’hui sa force, c’est qu’il est toujours resté le même ».

«Pas le genre à effacer les gens»

Une constance immédiatem­ent soulignée par un autre équipier des années fréjusienn­es. «Il a besoin de ce côté authentiqu­e, c’est un homme comme tout le monde, explique le défenseur central de Strassen (première division luxembourg­eoise), Antoine Goulard. Même quand il devait se lever à cinq heures du matin pour aller travailler, il a toujours souri à la vie et aujourd’hui, c’est la vie qui lui sourit », conclut celui qui s’est récemment vu proposer des places par Adil Rami pour assister à un match de l’équipe de France au Luxembourg. Des places encore et toujours pour un homme qui en garde une vraie dans le coeur de ceux qu’il a croisés ici à Fréjus. Sans doute parce que comme le dit Élie Brun, Adil « n’est pas le genre de garçon à effacer les gens ». Les graffitis oui, mais ses racines varoises sûrement pas.

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(Photo DR) À - ans, Adil (troisième joueur accroupi en partant de la gauche) sous les couleurs de Fréjus. évoluait
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(Photo P. Arnassan) Avec Samir Henaini, son partenaire en CFA à Fréjus.

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