Aux assises: rendez-vous avec la mort à la prison de La Farlède
La cinquième session annuelle de la cour d’assises s’ouvrira aujourd’hui. Elle durera trois semaines, au cours desquelles seront jugées cinq affaires criminelles. Trois de ces dossiers concerneront des crimes commis dans le Var, les deux autres résulteront d’appels de décisions des assises des Bouches-du-Rhône.
La Farlède : frappé à mort en cellule
Les violences dans l’univers carcéral seront la toile de fond du procès de Sébastien Lallement. Cet homme de 38 ans a été plusieurs fois condamné pour des délits routiers depuis une douzaine d’années, et sa personnalité troublée semble avoir divisé les psychiatres. Il comparaîtra de lundi à mercredi, accusé d’avoir frappé à mort son compagnon de cellule, dans la nuit du 25 au 26 mars 2015 à la prison de La Farlède. Il aurait reconnu avoir volontairement frappé son codétenu, Serge D’Attena, âgé de 51 ans. Celui-ci se trouvait en détention provisoire depuis cinq mois, dans le cadre d’une affaire de machines à sous instruite à Aix-en-Provence. Motif de ces violences, commises en deux étapes, vers 23 heures, puis après 1 heure du matin : le comportement équivoque qu’aurait eu Serge D’Attena envers Sébastien Lallement. Entre les deux séries de coups, Sébastien Lallement avait appelé les surveillants à l’interphone, pour demander à changer de cellule. Mais ce n’est que lors de la deuxième ronde du matin que l’état de détresse de la victime avait été constaté. Serge D’Attena est décédé le lendemain des suites d’un sévère traumatisme crânien. Sa veuve a porté plainte contre l’administration pénitentiaire pour non-assistance à personne en danger. Sébastien Lallement a répété qu’il ne voulait pas la mort de son codétenu.
En appel : meurtre d’un étudiant à Marseille
Les jurés varois consacreront le reste de la semaine, ainsi que le mardi 22 mai, à examiner en appel une affaire de meurtre d’un étudiant à Marseille, pour tenter de lui voler sa montre. On n’est pas vraiment sûr de l’identité de l’accusé, qui est connu d’une partie des autorités judiciaires d’Europe, depuis 2000, sous 137 identités différentes. Cet homme dit s’appeler Samir Dardouri, être natif de Casablanca et avoir 36 ans. S’il a fait appel, c’est parce qu’il nie toute intention de tuer, et qu’il a été condamné en mai 2017 par les assises des Bouches-du-Rhône à la réclusion à perpétuité avec vingt et un ans de sûreté. Il lui est reproché d’avoir frappé à la gorge un jeune homme de 21 ans avec un tesson de bouteille le soir du 9 août 2013. Selon l’accusé, il s’agissait d’un geste de défense.