Les français font peau neuve
Tigre
Quinze ans après le début de sa production en série, le dernier Tigre destiné à l’Armée
(1) de terre française sortira bientôt de la chaîne de montage de Marignane. Le 31e appareil en version HAD, pour hélicoptère d’appui et de destruction, sera en effet « livré fin décembre ou tout début d’année prochaine », confie Raphaël Munier, le responsable du programme. Mais qu’on se rassure, le Tigre n’est pas pour autant une espèce en voie de disparition sur le site de Marignane. Car, en parallèle à la fabrication des derniers spécimens HAD, Airbus Helicopters procède depuis plus d’un an déjà à la remise à niveau des 40 appareils fournis à l’armée française en version « appui et protection » (HAP).
Modernisation perpétuelle
Si ces hélicoptères de combat ont fait leurs preuves depuis leur premier déploiement opérationnel en 2009 en Afghanistan (dans la foulée de la tragique embuscade d’Uzbin), l’armée a décidé de les passer au standard HAD, avant tout par souci d’homogénéité de flotte. Une opération de « rétrofit » ambitieuse qui consiste notamment à doter les « vieux » Tigre de missiles antichars à guidage laser Hellfire II et d’une motorisation plus puissante. Avec des appareils qui rentrent parfois directement d’opération (pour preuve les kilos de sable retirés d’un Tigre de retour du Mali) pour subir cette cure de jouvence, ce rétrofit est « un gros chantier ». « Chaque appareil est entièrement désossé. Tous les faisceaux électriques sont remplacés. Environ 1500 nouvelles pièces sont montées. Au total, l’opération dure 80 semaines quand la fabrication d’un appareil neuf ne prend que 12 mois », détaille Raphaël Munier. À ce rythme-là, le rétrofit des 40 Tigre HAP devrait se terminer en 2024. Il sera alors temps d’envisager une modernisation au standard Mk3. Pour que le Tigre garde toujours une longueur d’avance sur ses adversaires. 1. Sur les 185 Tigre commandés à ce jour par la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Australie, 174 ont été livrés.