H, l’héritier aux brevets
Caracal. Si aucun contrat n’a pour l’heure été signé, Jean-Yves Le Drian, alors encore ministre de la Défense, s’est clairement exprimé en ce sens le 3 mars 2017. Et à compter de 2024, le H160 a toutes les chances de devenir « la base du futur hélicoptère léger interarmées ». Avec les premières commandes annoncées pour 2022, c’est une véritable recomposition du ciel français auquel on doit s’attendre. Exit les Alouette, Gazelle, Fennec, Dauphin et autre Panther… Dans moins d’une décennie, le H160 sera la machine à tout faire des armées françaises. Polyvalent à l’extrême, le H160 pourra aussi bien tirer des missiles contre des navires de combat, faire du renseignement, projeter des forces spéciales, que porter assistance à des marins en difficulté ou encore assurer du simple transport logistique… Les besoins des armées françaises sont pour l’heure estimés entre 160 et 190 appareils.
Un concentré d’innovations
Le choix d’un modèle unique n’est pas anodin. Encore une fois, cette homogénéisation de la flotte devrait favoriser une meilleure disponibilité des hélicoptères. Disponibilité encore améliorée par le recours à la maintenance prédictive. Une innovation parmi tant d’autres. Le H160, qui devrait profiter du développement de sa version civile pour atteindre un niveau de maturité satisfaisant sur le marché militaire, est un appareil révolutionnaire à plus d’un titre. À lui seul, l’appareil fait l’objet de 68 brevets ! C’est tout d’abord la forme de ses pales, coudées comme des boomerangs, qui saute aux yeux. «Un design qui permet de réduire le bruit extérieur de façon très significative : de l’ordre de 3 décibels, tout en, augmentant le rendement du rotor », affirme Bernard Fujarski, le chef du programme H160. Autre amélioration : l’appareil devrait consommer jusqu’à 15 % de carburant en moins ! Mais le plus étonnant se passe au niveau du rotor de queue. Caréné – la signature d’Airbus Helicopters – celui-ci est incliné de 12 degrés. Une invention qui offre « un confort de pilotage inégalé à faible vitesse, notamment lors des phases d’atterrissage ». Enfin, dernier point à l’avantage du H160 : le délai entre la commande et la livraison est donné pour 24 semaines, contre près d’un an pour un Dauphin.