Sandy Verbena en compagnie des loups
La jeune femme vit depuis 15 ans en forêt sur les hauteurs du Verdon. Une échappée belle retracée dans «Animale», son premier livre dont le tome II attend un éditeur, voire un producteur...
Aux Rencontres littéraires de Cavalaire où elle était invitée en janvier 2017, son intervention avait envoûté l’auditoire, comme le confie JeanMarie De Peretti, organisateur de la manifestation. Sandy Verbena y présentait le premier tome d’«Animale », l’histoire d’une jeune femme chahutée par la vie qui partait s’installer au fin fond du Verdon, dans une cabane. Un conte cruel qui finit plutôt bien, comme dans les histoires de Grimm. Un « Petit chaperon rouge » en négatif où le loup et l’homme auraient échangé leurs costumes.
« Un refuge et un choix de vie »
Ce premier tome d’une saga aux forts accents autobiographiques, la Toulonnaise Sandy Verbena l’a écrit après son installation dans une forêt du haut Verdon. La publication a été financée à compte d’auteur par un ami, ancien garde forestier, et tirée à 300 exemplaires. Enfant meurtrie, femme battue, maman déboussolée, la belle guide équestre qui venait de passer son brevet de mécanicien naval, s’est effectivement installée en 2003 en pleine nature, sur les hauteurs de La Palud, cédant à l’appel de la forêt qui la taraudait depuis l’enfance. «Un refuge et un choix de vie, sinon c’était la mort », explique-t-elle. « C’était un appel phénoménal à la base. J’avais besoin de vivre à l’état d’un animal sauvage. On ne craint rien dans la forêt, on craint plus dans un parking. Même s’il y a un paquet d’ours qui vivent dans leur tanière ici ! » plaisante-t-elle.
Communiquer avec les renards et les loups
Avec pour seules armes un mental d’acier et un humour féroce, Sandy vit donc depuis quinze ans dans la forêt, sans eau ni électricité, avec des températures jusqu’à moins 17 degrés en hiver. Son credo : cette vertigineuse liberté si chèrement acquise (elle est restée cinq jours aveugle, à l’hôpital de Digne, après avoir été piquée par une vipère), et une immense empathie pour les animaux. Ses deux chevaux, ses chiens, ses chats, mais aussi des renards espiègles, et aujourd’hui une famille de loups dont elle se sent plus proche que nombre de ses congénères (lire par ailleurs). La gracile anachorète n’est toutefois pas totalement isolée. Son fils de 17 ans et ses copains – «ma petite meute », comme elle les appelle – viennent séjourner à la cabane durant les vacances. Une poignée d’amis fidèles et quelques bonnes âmes triées sur le volet connaissent le chemin secret de la cahute.
Une histoire à suivre
Reste que le fragile havre de paix, aménagé avec l’accord du propriétaire du terrain, a été anéanti par la neige cet hiver. Atteinte de graves problèmes de dos, Sandy n’a pu constituer sa provision de bois habituelle. « Je suis restée quatre mois sans chauffage, et avec quarante centimètres de neige en deux jours, tout s’est écroulé. On croit trouver en moi un idéal, mais j’ai un pied gangrené par la société: à partir du moment où l’on doit acheter ne serait-ce qu’une bougie, il faut de l’argent. C’est pour pouvoir continuer à vivre comme cela avec mes animaux, que j’ai écrit ce livre. Je sais qu’il a un fort potentiel. J’aimerais trouver un nouvel éditeur, et j’aimerais pouvoir écrire le second tome, ce qui est actuellement impossible vu les conditions matérielles. Le premier tome s’arrête l’année de l’installation. Le prochain va raconter la vie dans la forêt, et notamment la rencontre avec les loups. ». Espérons que l’appel de la sylphide sera entendu, car on attend avec impatience la suite des aventures de la louve de La Palud. ◗ « Animale », signé sous le pseudonyme de Ményanthès Da Sylva aux éditions Saint-Honoré. Disponible à La Fnac, chez France Loisirs et sur Amazon.fr
◗ Contact : sandy.verbena@hotmail.com