Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Après un an au sec, le Charles retrouve la mer

Une étape est franchie dans le long « arrêt technique majeur » du porte-avions. Après plus d’un an en cale sèche, la coque « R91 » a repris la mer hier. Le chantier est cependant loin d’être fini

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Rapporté au monde automobile, l’arrêt technique majeur qu’observe le porte-avions depuis février 2017 n’a rien d’une simple révision avec vidange, filtre à huile et changement de plaquettes. A bien y regarder, il évoquerait plus le défi consistant à faire entrer au garage une désuète Citroën BX et à la transforme­r en Tesla dernier cri et toutes options.

Modernisat­ion à tous les niveaux

Depuis la conception du porte-avions, à la fin du siècle dernier, de l’eau a coulé sous les ponts, qu’ils soient d’envol ou pas, et la technologi­e a quelque peu évolué. Pour faire la fierté de la Royale jusqu’en 2040 au moins et surtout rester opérationn­el jusqu’à cette date, le fleuron de la flotte avait donc besoin d’un sérieux lifting. Du coup, en février 2017, c’est sur la cale sèche de l’îlot Vauban que le porte-avions a mis le cap. Au programme : dix-huit mois d’un chantier volontiers qualifié de titanesque. La Marine annonce quatre axes majeurs. D’abord, la rénovation des systèmes de combat (radars, réseaux et communicat­ion, écrans et consoles multifonct­ions…). Ensuite, le passage au tout Rafale. Désormais c’est le seul avion de combat qui sera accueilli sur le navire. Tout a donc été adapté sur mesure pour lui convenir (remplaceme­nt du système d’appontage et de guidage…). Au passage, les systèmes de navigation et de stabilisat­ion sont revus. Enfin, outre la rénovation des cuisines ou des catapultes, les chaufferie­s nucléaires verront leur combustibl­e renouvelé.

Objectif 

Autant d’opérations qui avancent «selon le calendrier prévu » glisse la Marine qui ne fait pas grand cas de la mise à flots. « Sortir de cale sèche hier ne signifie pas que tout est terminé », glisse-t-on du côté de la préfecture maritime. « C’est juste que ce qui reste à faire doit être réalisé sur l’eau et que ça nous permet de libérer la cale sèche. L’objectif reste de faire des essais à la mer dès l’été et de rendre le navire et son équipage opérationn­els pour le début 2019. »

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