Grasse : les détenus abattent les murs de sept cellules !
Les murs de la maison d’arrêt de Grasse sont-ils en carton ? La question se pose après la rocambolesque expédition punitive organisée dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. L’affaire a été dévoilée hier par nos confrères de France Bleu Azur. Nice-Matin a pu reconstituer les événements. Tout commence vers 22 heures dans le bâtiment A, celui du quartier des mineurs. Un jeune homme décide de s’en prendre à un codétenu. Sept cellules le séparent de lui. Mais pas de quoi le décourager. Selon nos informations, il s’attaque à la cloison de sa douche et arrive à en extraire un tube en acier, qui servait d’armature. Il gratte alors le crépis du mur qui mène à la cellule mitoyenne et perce un trou. Un parpaing tombe, il l’utilise pour défoncer les autres. « Le premier mineur a abattu un morceau du mur de sa cellule constitué de parpaings, il est ensuite passé par un trou dans celle d’à côté. Puis, aidé de ce deuxième détenu, ils sont passés dans la troisième cellule, et ainsi de suite jusqu’à la huitième», a commenté hier le procureur de la République de Grasse, Fabienne Atzori, confirmant les informations de nos confrères. Cette séance de démolition a été effectuée au nez et à la barbe des gardiens.
Ouverture de , m dans une cloison !
Dans la dernière cloison, alors qu’ils n’avaient jusqu’ici fait qu’un trou pour qu’un homme puisse se glisser, ils ont taillé une ouverture de près de 1,20 mètre... À sept, c’était sûrement devenu plus facile... Mais combien étaient-ils réellement à l’arrivée de l’expédition punitive? Selon des sources proches du dossier, certains détenus auraient pu renoncer à participer à l’opération. La cible, au final, un jeune de 17 ans qui avait été placé à l’isolement, justement parce qu’il faisait l’objet de menaces, a été tabassée. Selon le procureur, il est déjà sorti de l’hôpital avec quelques points de suture. C’est à l’ouverture des cellules, au petit matin, qu’un surveillant de la maison d’arrêt a constaté, effaré, qu’un détenu présentait des blessures et que les cellules individuelles étaient désormais transformées en open space carcéral. Selon le parquet, la victime n’a pas déposé plainte. Rien de surprenant dans le contexte d’une maison d’arrêt où les menaces sont fréquentes. « Les responsables de ces violences ont été dispatchés dans différentes maisons d’arrêt, leurs cellules étant inhabitables », a commenté Fabienne Atzori
La sécurité en question
Le procureur de la République s’interroge, par ailleurs, sur la facilité avec laquelle les détenus ont pu creuser des trous dans les murs de leurs cellules. L’événement n’a pas du tout fait sourire l’administration centrale, qui suit de près les développements des procédures en cours.