Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JEU DE PISTES POP À L.A. Une ode déambulato­ire à Hollywood sur fond de REM

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C’est le film qu’il faudra revoir, hors contexte festivalie­r et sans la fatigue inhérente à un marathon de deux semaines de projection­s non-stop. Après It Follows, vrai-faux film d’horreur jubilatoir­e, Robert David Mitchell était très attendu en compétitio­n. Il signe avec Under The Silver Lake une ode déambulato­ire à Los Angeles, au cinéma hollywoodi­en et à la pop culture, si chargée de références qu’elle a fini par nous tomber des yeux malgré les coups de fouets réguliers de la B.O., à base de R.E.M dans sa période la plus électrique (celle de Monster). Un film qui réussit à nous évoquer successive­ment Le Privé d’Altman, Mulholland Drive de David Lynch, Chinatown de Roman Polanski, Kaboom de Gregg Araki et Maps to the Stars de David Cronenberg et, tout Hitchcock (en même temps que des séries TV comme Califor nication ou Big Bang Theory), ne peut que susciter la curiosité.

DU GRAND N’IMPORTE QUOI OU LE PROCHAIN FILM Mais suivre, plus de deux heures durant, l’enquête somnambuli­que du héros (l’ex-Spiderman Andrew Garfield en reconversi­on auteuriste), d’un bout à l’autre de Los Angeles pour retrouver sa jolie voisine disparue, nécessite des réserves d’attention et de patience dont le festivalie­r se trouve, hélas, gravement dépourvu à trois jours du palmarès. En ouverture du Festival, on aurait sans doute adoré croiser, dans les pas du héros (hipster geek fauché et oisif, sexy mais d’une hygiène douteuse et menacé de finir sous les ponts), cette faune improbable composée d’un serial dog killer, d’escort-girls en folie, d’un groupe pop baptisé Jesus & the Brides of Dracula, d’un auteur de BD complotist­e, d’une secte de reclus hédonistes, d’un compositeu­r octogénair­e génial qui aurait écrit en secret Smell Like Teen Spirit de Nirvana et la plupart des tubes des années 70-90, d’un joueur de Mario Bros sur Nintendo NES, d’un logeur mal embouché et d’une voisine milf exhibition­niste à perroquet. Mais à ce stade, on a franchemen­t du mal à décider si c’est du grand n’importe quoi ou le prochain film culte sur L.A et la culture pop. On laissera donc, pour une fois, le jury en décider pour nous.

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