Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Dès les premiers mètres, c’était l’enfer »

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Directeur scientifiq­ue de l’Institut océanograp­hique Paul Ricard, Nardo Vincente a été le lanceur d’alerte à l’origine de la prise de conscience des conséquenc­es du rejet des eaux usées non traitées du côté du cap Sicié. Il nous raconte sa plongée, dans les années , lors de laquelle il a dressé ce constat alarmant : «Dès les premiers mètres, c’était le cloaque, l’enfer. Nous étions dans les plastiques et les papiers hygiénique­s (dont nous avions même l’odeur dans le masque). L’herbier de posidonies n’existait plus, ne restait que quelques touffes engluées dans la vase à plus de  m. Il n’y avait qu’une population unique, ces étoiles de mer noires qui mesurent jusqu’à  cm et qui se régalaient de la matière organique. Nous avons tourné des images chocs et le film a obtenu, en , la palme d’or du film scientifiq­ue à Rio-deJaneiro. Mais il a fallu attendre des mois pour que trois minutes soient diffusées au JT de France . Et ce, en présence du ministre de l’époque qui a ordonné le déblocage immédiat de fonds pour construire des stations d’épuration sur le littoral. Aujourd’hui, la situation en est bien meilleure, notamment au cap Sicié grâce à la station et au programme de restaurati­on écologique. Toutefois, il reste des points noirs en Méditerran­ée, comme l’étang de Berre. Mais globalemen­t, c’est pour moi une grande satisfacti­on de voir les progrès accomplis car, à l’époque, la Méditerran­ée allait mourir ».

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(Photo D. Leriche) Nardo Vicente.

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