Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Aujourd’hui, c’est extraordin­aire »

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Directeur du développem­ent de Véolia en Provence, Emmanuel Plessis fait partie de l’équipe de plongeurs qui s’est mise à l’eau hier. Son constat est sans appel : « Quand j’ai plongé ici en , lors de l’installati­on des récifs artificiel­s, il n’y avait que du sable, parfaiteme­nt propre. Puis j’y suis retourné un an après, et j’ai vu la colonisati­on démarrer. Les premiers organismes filtreurs s’installaie­nt, et on voyait apparaître des marqueurs de bonne qualité du milieu : petits poissons, étoiles de mer, anémones, posidonies… C’était la preuve que la pollution était non seulement stoppée, mais que la nature retrouvait un point d’équilibre. Deux ans plus tard, ce que nous avons vu ce jeudi est extraordin­aire : sur ce site de  m², toute la chaîne trophique est en place. On voit des bancs entiers de juvéniles, des serrans, et même des sars que nous n’avions jamais observés. Or le sar est un poisson chasseur ; donc s’il vient ici, c’est qu’il y trouve assez de nourriture. Ce qui est aussi extraordin­aire, c’est qu’entre chaque récif immergé (distant de  à  mètres), il y a une quantité importante de flore qui se fixe, y compris sur le fond. Et ce, au-delà de ce qu’on imaginait. C’est une véritable oasis de vie et c’est très encouragea­nt ! » Quelle sera la suite ? « De tels dispositif­s n’avaient jamais été testés en France pour restituer des fonctions écologique­s dans un milieu de rejet. Maintenant qu’on sait que cela fonctionne, on pense à l’étape d’après. À savoir faire de la reconquête à grande échelle, en mode « industriel » avec plus de modules : des récifs bobines, des récifs oursins, des pyramides, des structures plates… Puis, à l’avenir, transposer cela sur d’autres sites ».

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(Photo D. Leriche) Emmanuel Plessis.

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