Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Hélène Fillières fait voguer Volontaire dans le Var

Au côté de Lambert Wilson, la comédienne de Mafiosa présentera, à Ramatuelle, La Valette et «à domicile» à La Croix-Valmer, Volontaire, son second film avec pour toile de fond l’univers de la Marine

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Chef de clan du milieu corse dans Mafiosa sur Canal + durant huit ans, abonnées aux fictions télé, signées Josée Dayan, ou épouse fantasque de Mathieu Amalric chez les frères Larrieu, Hélène Fillières, avec son physique de sylvidre aux yeux charbonneu­x, est une habituée du petit ou grand écran. Avoir délaissé l’Île de beauté permet de la retrouver fréquemmen­t dans la presqu’île tropézienn­e, terre de sa maison familiale de La Croix-Valmer où elle a écrit l’intégralit­é de son nouveau long-métrage. Lequel sera sur les écrans le 6 juin. Une sortie nationale précédée par une mini-tournée varoise, en présence de Lambert Wilson et Diane Rouxel, qui débute tout naturellem­ent par Ramatuelle. Village vers lequel elle converge à scooter pour se poser à la terrasse d’un café et évoquer son engagement dans la Marine, principal théâtre des opérations cinéphiliq­ues de Volontaire…

Avez-vous été tentée par l’arsenal de Toulon pour tourner ce film qui a pour toile de fond la Marine nationale ?

Mon héroïne Laure, jouée par Diane Rouxel, s’engage dans les fusiliers marins et comme l’école se trouve à Lorient, il était naturel d’aller tourner là-bas, ainsi qu’à l’école navale de Brest, plutôt qu’à Toulon.

Son engagement n’est-il pas avant tout prétexte à un parcours initiatiqu­e ?

Exactement. C’est une sorte de portrait de la vingtaine lorsqu’on se cherche. Laure répond à une petite annonce de la Marine nationale et va se découvrir une voie, faire un apprentiss­age de la vie, notamment grâce au cadre que lui offre l’institutio­n militaire. J’ai choisi ce milieu car il est très romanesque et fait beaucoup fantasmer à cause de ses codes, de sa hiérarchie, de ses rituels, de son langage particulie­r... Derrière les uniformes et la réserve, ça vibre !

Lambert Wilson en commandant était-il votre premier choix ?

Oui. D’abord, car il a le physique de l’emploi. Ensuite, c’est un acteur que j’aime énormément. Il a une forme de grâce, de réserve et de pudeur. J’étais très inspirée par ce qui se dégage de lui, même dans ses silences. Il a très peu de dialogues et tout passe par les regards et par l’émotion du sujet qui est très intime. Sa relation « trouble » avec Diane Rouxel, je l’ai choisie car je voulais un visage neuf, qui soit une révélation pour le public. C’est d’ailleurs elle seule qui incarne l’affiche du film.

Y a-t-il une volonté de résonance avec le féminisme ambiant ?

Je ne me suis pas posé la question... Mais il est vrai que je fais le portrait d’une jeune femme qui trouve sa place et s’épanouit en relevant des défis dans un milieu en grande partie masculin. Un peu comme c’était mon cas dans Mafiosa. Ceci sans revendicat­ion féministe aucune.

Quel type de réalisatri­ce êtes-vous ?

Je suis comme un commandant de navire. À mon sens, un bon directeur d’acteurs se doit d’être directif. Une autorité naturelle qui découle aussi d’un charisme qui donne l’envie à tous.

Déçue de ne pas avoir été en sélection à Cannes ?

C’est toujours très compliqué Cannes. Le nombre de films qui postulent est tel... Ça fait très peur aussi. Un film peut être descendu... C’est un cadeau qui n’est pas évident à gérer.

Comment êtes-vous ressortie d’Une Histoire d’amour, votre premier film ?

Avec l’envie d’en faire un second ! Explorer à nouveau l’intime qui se joue entre deux êtres.

Quel été passerez-vous ?

À La Croix-Valmer, bien sûr. Avant tout pour écrire. C’est ici que

je travaille le mieux !

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(Photos Frank Muller & DR) La comédienne-réalisatri­ce en pause à Ramatuelle où aura lieu la première projection avec l’équipe du film ce lundi  mai.
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Hélène Fillières s’est aussi réservé un rôle face à sa protagonis­te féminine, Diane Rouxel.

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