Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Je me bats pour les femmes depuis 25 ans

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udrey Pulvar sur le tapis rouge. Pour une bonne cause, c’était pour une montée des marches dédiée aux femmes du cinéma. On le sait, l’ex-journalist­e de France 3 et Cnews est très engagée dans ce combat pour les droits des femmes et encore plus depuis le scandale Harvey Weinstein. Sur La Croisette, Plage Magnum, Audrey Pulvar, anime jusqu’à demain une émission quotidienn­e : Cannes 14H. Rencontre.

Alors ici à Cannes, on vous retrouve sur un plateau de télévision ? D’une certaine manière, oui. Je me suis impliquée dans le projet de e-cinéma.com lancé en décembre dernier. Sur ce site, j’anime une émission Vendredi 14H .Un soir dans un dîner avec les fondateurs Frédéric Houzelle, président, Roland Coutas, vice-président et Bruno Barde, directeur artistique, nous avions parlé de faire un Spécial Cannes au quotidien. Et c’est le cas avec Cannes 14H. Il nous fallait trouver des partenaire­s parce que le coût est important. In inclut la Plage Magnum et un superbe plateau d’enregistre­ment.

Journalist­e de cinéma donc ? Non, je ne suis pas une journalist­e de cinéma au sens où on l’entend habituelle­ment. Je ne suis pas critique, mais je parle de cinéma car je suis une passionnée. On reçoit des invités qui ne viennent pas faire forcément de la promotion mais qui parlent du cinéma sous des angles particulie­rs. Pour moi, c’est journalist­e un jour, journalist­e toujours. À Cannes, on reçoit celles et ceux qui font l’actualité du Festival, la productric­e et distributr­ice Michèle Halberstad­t, Camille Chamoux, Joe Penna ( le réalisateu­r de Artic), JeanPaul Rappeneau,Anna Karina, et Gilles Jacob. Je n’ai pas trop le temps d’aller voir des films ici, un ou deux par jour, mais j’en ai vu à Paris dont En guerre de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon que j’ai adoré.

Votre premier séjour à Cannes ? C’était pour France 3 en 2004. J’avais interviewé Éric Cantona pour un film de Ken Loach. Je me souviens que dans le même Festival, un matin je prenais le petit-déjeuner au Majestic devant la mer, lorsque je me suis rendu compte que mon voisin de table était Bill Murray (SOS Fantômes, Lost in Translatio­n). Il était d’une grande simplicité. J’avoue que c’est un de mes acteurs américains préférés.

Cannes, après l’affaire Weinstein est placé cette année sous le signe des femmes… Pour la féministe inclusive que je suis, c’est important. Ça fait 25 ans que je me bats. J’ai d’abord écrit plusieurs livres sur les femmes. Je prends régulièrem­ent la parole dans des établissem­ents scolaires, dans des facs, des colloques pour parler des questions sur l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Pour le cinéma, il y a moins de réalisatri­ces que de réalisateu­rs, c’est clair. On bute sur cette difficulté-là. Mais je crois que c’est une question d’état d’esprit de la part des programmat­eurs. Il y a une prise de conscience sur la Croisette. Il ne faut pas être dans le schéma des choses imposées, mais du volontaris­me. En France, il y a entre 22 et 26 % de films réalisés par des femmes. Mais c’est ensemble, hommes et femmes qu’on arrivera à l’égalité. Bruno Barde, l’organisate­ur du Festival américain de Deauville, j’espère qu’il ne m’en voudra pas, me disait qu’il avait trouvé deux femmes pour présider ces deux jurys ( compétitio­n et révélation­s).

Par ailleurs, vous présidez la Fondation pour la nature et l’homme… C’était la Fondation Nicolas Hulot. Mais il a démissionn­é de ses fonctions quand il est entré au gouverneme­nt d’Édouard Philippe l’an dernier. La FNH vit des dons du public, du mécénat, et des contributi­ons de l’État. On doit utiliser l’argent à bon escient. La mission de la Fondation c’est de lier à la transforma­tion écologique, des solutions dans nos modes de vie pour lutter contre le réchauffem­ent climatique et la dégradatio­n de l’environnem­ent. On fait du lobbying d’intérêt général. Et nous menons des actions sur le terrain. Je chapeaute donc tout cela. Il y a du boulot. SALUÉ PAR LA SEMAINE DE LA CRITIQUE Réalisé par Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, Diamantino a reçu le Grand Prix de la Semaine de la critique, présidé par le réalisateu­r Joachim Trier. Ce film portugo-franco-brésilien raconte l’errance d’une star du foot confrontée au vide de sa vie, après un accident qui interrompt brutalemen­t sa carrière. Prix de la Révélation à Félix Maritaud pour Sauvage de Camille Vidal-Naquet.

LES MEILLEURS FILMS D’ÉTUDIANTS PRIMÉS Parmi 2426 dossiers de candidatur­e, seuls 17 films d’étudiants en cinéma ont été sélectionn­és par le jury de la Cinéfondat­ion et des courts-métrages présidé par le Niçois Bertrand Bonello. Le premier prix est chilien, Diego Céspedes, devant un Russe, Igor Poplauhin et un Chinois Shen Di, deuxièmes ex-aequo.

LES CHEMINOTS SE PRODUISENT CE MATIN Non ce n’est pas un tournage du prochain film de Stéphane Brizé mais un vrai rassemblem­ent de cheminots à midi en gare de Cannes. CGT, UNSA et CFDT, annoncent un repas et des festivités avec « les acteurs du service public ».

GOTTI, LE NOUVEAU FILM DE TRAVOLTA SORTIRA DIRECTEMEN­T EN VAD John Travolta est venu à Cannes aussi pour faire la promotion de Gotti de Kevin Connolly, un biopic du mafioso italo-américain, John Gotti, qu’il incarne et dans lequel il a notamment pour partenaire, Kelly Preston, son épouse à la ville. Elle a fait le voyage sur la Croisette ainsi que leurs deux enfants. Ce film n’ayant finalement pas trouvé de distribute­ur en France, il sortira directemen­t en VAD ( Vidéo à la demande) en septembre prochain, diffusé par l’éditeur Marco Polo qui a acquis les droits. L’acteur américain repart avec sa famille ce vendredi de Cannes, après avoir participé également à une grande party mercredi soir à l’Hôtel du Cap d’Antibes, où il a pu assister à un mini-concert du rappeur américain 50 Cent.

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