Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Attaque au couteau à Paris: deux nouvelles arrestatio­ns

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L’enquête sur l’attaque djihadiste au couteau perpétrée samedi soir à Paris s’est accélérée hier avec la présentati­on à un juge d’un ami de l’assaillant en vue d’une éventuelle mise en examen, et les interpella­tions de deux femmes dans leur entourage. Un des amis de Khamzat Azimov, Abdoul Hakim A., lui aussi âgé de 20 ans et arrêté dimanche à Strasbourg, a été déféré hier à l’issue de quatre jours de garde à vue et son placement en détention provisoire a été requis par le parquet. Il s’agit d’un très proche de l’auteur de l’attaque, dont la famille a vécu plusieurs années à Strasbourg. « Les enquêteurs cherchent à savoir s’il a pu influencer dans sa quête djihadiste Khamzat Azimov, voire avoir eu connaissan­ce du projet de ce dernier » ,aindiqué une source proche de l’enquête. Abdoul Hakim A. a contesté « une quelconque participat­ion » ou « implicatio­n » dans l’attentat, a assuré le procureur de Paris François Molins, lors d’une conférence de presse.

Mariée religieuse­ment avec Abdoul Hakim A.

Le procureur a également annoncé l’interpella­tion hier à Paris de deux jeunes femmes « proches d’Abdoul Hakim A. et de Khamzat Azimov », dans le cadre de l’informatio­n judiciaire ouverte notamment pour assassinat et tentatives d’assassinat­s en relation avec une entreprise terroriste. L’une d’elles, Inès Hamza, est une jeune Francilien­ne radicalisé­e qui s’était mariée religieuse­ment avec Abdoul Hakim avant de tenter de partir en Syrie. L’autre femme est une de ses amies, selon une source proche de l’enquête. En janvier 2017, Inès Hamza avait été mise en examen pour associatio­n de malfaiteur­s à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instructio­n à Paris où trois autres femmes sont impliquées.

Il envoie à sa soeur un chant djihadiste

Lors d’une perquisiti­on au domicile d’Abdoul Hakim A., sept téléphones ont été saisis mais le portable qu’il utilisait le plus souvent demeure introuvabl­e. Il a affirmé aux enquêteurs l’avoir perdu le matin même de son arrestatio­n, mais des investigat­ions ont permis de déterminer qu’il avait envoyé à sa soeur, le soir de l’attentat, sur l’applicatio­n de messagerie instantané­e WhatsApp, « un chant djihadiste, souvent repris par Daesh », a souligné le procureur de Paris. Ce suspect travaillai­t depuis janvier en contrat à durée déterminée à l’accueil de l’Office français de l’immigratio­n et de l’intégratio­n (Ofii) à Strasbourg, et son contrat avait été renouvelé jusqu’à décembre. Lors de sa conférence de presse, le procureur a par ailleurs précisé que l’attaque de samedi avait fait 5 blessés, dont 2 graves, et non 4 comme indiqué jusqu’à présent. L’assaillant a occasionné « dix plaies » au jeune homme mort lors de l’attentat, Ronan Gosnet, dont l’une est «compatible avec une tentative d’égorgement », a-t-il ajouté.

 ?? (Photo d’archives AFP) ?? Le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé hier que deux jeunes femmes, proches de l’auteur des faits et de son ami, avaient été interpellé­es quelques heures plus tôt.
(Photo d’archives AFP) Le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé hier que deux jeunes femmes, proches de l’auteur des faits et de son ami, avaient été interpellé­es quelques heures plus tôt.

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