Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pour le président lyonnais, « ce barrage n’est pas une fin »

- P. M.

Président du LOU pour la cinquième saison, Yann Roubert est un homme discret malgré ses responsabi­lités au sein de son club mais aussi dans les instances nationales. Passionné d’alpiniste mais aussi amateur de voile, il n’aime pas se mettre en avant. La famille, les copains, une balade en montagne ou une sortie en mer passeront toujours avant les lumières médiatique­s. S’il a pris la tête du club lyonnais alors neuvième en D2, ce dirigeant de l’ombre apprécie toutes les étapes passées, une à une, avec succès. Il n’a pas oublié le yo-yo vécu par son club entre l’élite et l’étage inférieur et apprécie d’autant plus cette accession aux phases finales. Une grande première pour ce club créé en… 1896 et dont le dernier titre majeur remonte à 1933. Le LOU gravit donc les échelons et progresse d’année en année. L’installati­on au stade Gerland (avec un bail de 60 ans) entièremen­t rénové en janvier 2017 a été, là encore, une étape majeure dans la croissance du club. À terme, 60 millions d’euros auront été injectés dans ce complexe refait à neuf. Ici, tout est concentré (stade, siège, terrain, boutique, brasserie, formation…). Parfait pour emmener toute la meute du LOU jusqu’au sommet. « Le plus tôt sera le mieux, précise le président. L’aventure est prenante, plus enthousias­mante qu’usante. On se sent vivre avec toute cette passion autour du jeu et de ces hommes dotés d’une réelle richesse personnell­e. On a conscience des moyens nécessaire­s pour réussir et de la difficulté de la tâche face à la concurrenc­e. On est lucide sur notre potentiel. Pour autant, on ne s’interdit rien. »

Entre respect et ambition

Cette cinquième place arrachée pour les barrages, ce montagnard la compare à un camp de base. « C’est un point de départ, pas un aboutissem­ent. Ce quart de finale, on l’a mérité, on ne nous a rien donné. D’ores et déjà, notre année est réussie. Pour autant, ce barrage n’est pas une fin en soi. Ce serait un piège de le penser avant de se rendre dans le Var. On est à l’abri de rien » précise pondéré, ce patron. Il sait bien que rien n’est jamais acquis. Il se donne le droit de rêver tout en gardant les pieds sur terre. Même si 20 km seulement séparent Gerland du Parc Olympique Lyonnais (lieu de la demi-finale), il sait que le LOU doit faire un sacré détour pour l’atteindre. « On va se frotter aux Toulonnais avec envie, respect et ambition. » Mieux que quiconque, cet alpiniste sait que « la foi renverse les montagnes ». De là à bousculer des hommes qui descendent du Faron vers la mer ? Qui sait, espère probableme­nt et secrètemen­t Yann Roubert, son piolet en tête.

 ?? (Photo AFP) ?? Les Lyonnais veulent renverser des montagnes.
(Photo AFP) Les Lyonnais veulent renverser des montagnes.

Newspapers in French

Newspapers from France