Var-Matin (La Seyne / Sanary)

TOP  (BARRAGE, TOULON - LYON, À  HEURES AU STADE MAYOL ET SUR CANAL+) Pierrot le fou? Non, passionné

Pierre Mignoni, le patron du sportif au LOU, revient pour ce barrage dans la ville, le stade et le club de son coeur avec un réel plaisir. Et toujours un enthousias­me débordant...

- PAUL MASSABO

Un agneau! Le manager du LOU, tranquille­ment assis à sa table de travail, l’ordinateur sous les yeux, était à deux jours du quart de finale dans sa ville natale, étonnement calme. Ses plus proches collaborat­eurs en étaient étonnés presque amusés. L’ancien adjoint de Bernard Laporte au RCT nous avait proposé de venir lui rendre visite dans son fief. L’occasion des barrages était trop belle pour passer à côté de l’invitation. Installé au coeur du vaste complexe sportif de Gerland - un outil précieux pour la pérennité du club -, Pierre Mignoni a, depuis trois ans, pris une stature nouvelle. On le sent patron dans son domaine. Tout son staff est à l’écoute, au service de l’équipe, à son service. L’homme sait s’entourer.

Quelques coups de gueule

Le pointilleu­x Toulonnais, parfois coléreux, n’a pas changé question exigences; aussi rigoureux avec luimême qu’envers les autres. Ce bosseur acharné, au club dès potron-minet, ne compte pas ses heures. Premier arrivé, dernier parti. C’est son quotidien. La saison a été longue, pas toujours facile. Parti en boulet de canon, le LOU a connu un sacré trou d’air cet hiver. Pierrot l’avait appréhendé, probableme­nt pas assez anticipé. Qu’importe. Après quelques inévitable­s engueulade­s, la machine lyonnaise malgré quelques ratés, est repartie de l’avant. Et elle est parvenue à franchir la ligne d’arrivée de la phase régulière avec succès au terme d’une rencontre haletante contre le leader montpellié­rain. «Ce dernier match a été à l’image de toute la saison, souligne-t-il. On y a toujours cru, on est toujours resté dans le coup, même si passé un moment, on était tombé très bas. À Toulon (Lyon en avait encaissé 40), on a touché le fond. Mais finalement, c’est dans ces moments durs qu’on a vu, avec mon staff, des joueurs costauds. Il y a eu une sérieuse remise en question et malgré les coups de gueule, personne n’est vraiment sorti de la route ». Conscient des forces et faiblesses de son groupe, l’ancien demi de mêlée « condamné à réussir» vient de prolonger son bail dans le Rhône pour les cinq prochaines années après une saison d’ores et déjà considérée comme réussie. «Ona encore envie d’en croquer ». À pleines dents. « Après, précise-t-il, on n’est pas dupes. On sait où et chez qui on va. Toulon est clairement le grand favori. Heureuseme­nt et c’est normal. Mais pour nous s’il n’y a qu’une seule et unique chance, on fera tout pour la saisir. Mes joueurs savent où ils mettent les pieds. Mayol, c’est vraiment spécial. Cette super-ambiance attendue doit galvaniser tous les joueurs. Il faut une force mentale à toute épreuve. Car Mayol en feu peut te paralyser. J’ai confiance en mon groupe. Il va tout donner. »

Tout à gagner

Pour cet entraîneur champion d’Europe et de France avec les Rouge et Noir « Toulon est une des meilleures équipes d’Europe. Les Toulonnais auraient pu être encore champions d’Europe cette année. Ils sont équipés de partout. Leur mêlée est solide avec un deuxième ligne (Attwood) impression­nant. Leur troisième ligne est incroyable. Quant à leur ligne de trois-quarts, j’en rêve. J’ai regardé tous leurs matches. À 1 contre 1, 2 contre 2, 3 contre 3, ils sont très dangereux. À nous de les empêcher de développer leur jeu, à nous de répondre présent, à nous d’utiliser nos points forts. Leur jeu depuis quelque temps déjà devient vraiment très intéressan­t. Quand ils se mettent collective­ment dans l’avancée, ils sont impression­nants. Et en plus, chacune de leurs individual­ités peut, à elle seule, faire la différence.» Lyon n’aurait-il donc rien à perdre ? Le compétiteu­r né réplique aussitôt : « Et si on avait tout à gagner ? Il n’y a pas de vérité. On l’a vu sur chaque journée durant toute la saison. Il y a toujours eu des surprises. Le RCT est le favori logique mais l’important est ce qui se passe sur le ter rain. » Au match aller, le LOU avait chargé puis s’était bien repris chez lui en s’imposant 15-6 après s’être montré agressif en défense. « Notre match à la maison avait été plus consistant », note-t-il. Qu’en sera-t-il pour cette « belle » couperet ? Pierre Mignoni sait que le moindre relâchemen­t pourra se payer cash. Voilà pourquoi, il va préparer ses hommes comme il avait su, en son temps, si bien remonter les Rouge et Noir pour les amener vers la victoire.

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(Photo L.B/ P. BL.) Pierre Mignoni devrait ce soir encore donner de la voix...

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