SAINT-RAPHAËL AU FINAL FOUR DE LA COUPE EHF CE WEEK-END Quoi de neuf docteurs?
En course pour un sacre européen le SRVHB doit beaucoup à son corps médical. Reportage auprès de ses hommes de l’ombre qui permettent aux joueurs de mieux encaisser les chocs
La végétation est aride, le soleil cogne et ce jour-là, avec, on vous l’accorde, un brin d’imagination, on se croirait à Las Vegas sur les hauteurs de Saint-Raphaël. Sauf qu’ici, on ne trouve pas de tables de jeux. Non, au coeur du centre de soins Kinéos tout se joue plutôt sur des tables de massage. Des tables sur lesquelles les trois kinés qui oeuvrent notamment auprès des handballeurs du SRVHB vous allongeront bien volontiers. Mais en revanche ne comptez pas sur eux pour se mettre si facilement à table. Confidents privilégiés des joueurs du SRVHB depuis de nombreuses saisons, Ludovic Lambert, Thomas Montagnon et Mickaël Joulin auraient pourtant bien des choses à raconter et on a forcément essayé de les faire parler. Mais puisque ces trois-là ont plus l’habitude d’écouter que de s’étendre, on a très vite compris qu’aucun d’entre eux n’allait dévoiler ses cartes. « C’est un sport dans lequel tu ne peux pas trop avouer tes faiblesses à tes partenaires, explique Thomas Montagnon. Mais auprès de nous c’est plus facile. Alors, oui on a ce côté confident. Et puis la psychologie est un peu la base de notre métier», poursuit le kiné sans en dire beaucoup plus. Au détour de soins portés dans l’intimité d’une chambre d’hôtel en déplacement ou même ici à Kinéos, les confidents des handballeurs ont fini par presque tout savoir de leurs patients, mais secret médical oblige, on n’en saura pas plus.
« Des pathologies de personnes âgées »
Allez, après tout jouons carte sur table, nous étions plutôt venus pour percer d’autres secrets. Ceux de l’état de forme de handballeurs qui abordent cette semaine la dernière ligne droite de leur saison. Et de ce point de vue, les kinés se sont montrés bien plus bavards. À commencer par Ludovic Lambert qui côtoie le SRVHB depuis une bonne dizaine d’années. Une décennie au cours de laquelle le kiné a forcément constaté les évolutions liées à la montée en puissance du club varois. « Les traumatismes sont plus importants, mais les joueurs sont mieux préparés et paradoxalement on avait plus de blessures en National 2 qu’en première division, relève Ludovic Lambert. Et puis les préparations physiques sont plus pointues et les entraîneurs sont plus vigilants. » Une vigilance qui n’empêche pas les corps de subir le poids des efforts, avec notamment la répétition des matches tous les trois jours et le rythme d’une coupe d’Europe dans laquelle les Raphaëlois sont engagés pour la troisième année consécutive. À écouter Mickaël Joulin, les handballeurs développent d’ailleurs « les mêmes pathologies que les personnes âgées, mais bien plus tôt. Ils s’usent beaucoup plus vite ». À propos d’usure, on use d’un dernier coup de poker, on tente un dernier coup de bluff pour obtenir une confidence faite aux kinés par un joueur. Mais le jackpot ne tombera pas et Ludovic Lambert conclut en nous lançant que, «tout ce qui se passe chez les kinés reste chez les kinés». Un peu comme à Las Vegas dont nous n’étions finalement pas si loin ce jour-là à Saint-Raphaël.