Mal-aimées, les posidonies protègent vos plages
Des tas de matière brunâtre qui viennent entacher une image de carte postale... Si les posidonies agacent certains, il ne faut pas oublier leur utilité
E «lles sont moches, ces algues et c’est sale». De Hyères à Six-Fours, les mêmes réflexions surgissent des bords de mer. Mais pourquoi tant de haine contre les posidonies ? Des posidonies qui ne sont d’ailleurs pas des algues mais des plantes aquatiques. Inesthétiques alors que le temps invite aux promenades en bord de mer, ces dépôts sont bien loin d’être des détritus.
Préserver les plages
Si ces végétaux échoués recouvrent le sable et sont retirés, il y a des explications. Plante endémique, il s’agit d’une espèce protégée au même titre que le mérou. « Leur présence, comme le souligne Magali Bayle, responsable du service littoral de la ville d’Hyères, est indispensable pour le maintien des plages. Il s’agit d’un rempart naturel pour lutter contre l’érosion ».
Retour à l’état naturel obligatoire
Pas question non plus de faire n’importe quoi avec les posidonies échouées. Une fois enlevées, elles font l’objet d’un cycle de traitement strictement encadré en matière de protection de l’environnement. « Seules deux options se présentent : soit une remise à la mer, soit un retour en milieu naturel », précise Raphaël Robert, du service Espace naturels sensibles de la Métropole TPM. Il n’est donc pas possible de les recycler autrement. Avec ses 21 km de plages, la cité des palmiers est la commune la plus concernée par cette gestion des posidonies. Elle déploie, chaque année, d’importants moyens humains (8 titulaires et 18 saisonniers) et financiers (900 000 € de budget de fonctionnement ; comprenant, entre autres, les travaux de réparation des digues, de protection des dunes et du ré-engraissement des plages). Il faut savoir que l’entretien des plages est désormais de la compétence de la Métropole TPM depuis le 1er janvier 2018. Les communes conservent la responsabilité de la surveillance des plages et du balisage, le Pavillon bleu et le suivi de la qualité des eaux de baignade, en partenariat avec l’Agence régionale de la santé.