On approche du but
Les Bleus s’avancent vers le Mondial en Russie dans sérénité et la bonne humeur. Il serait bien d’ajouter quelques certitudes dans les valises...
La liste, le rassemblement, et maintenant le premier match amical : les Bleus entrent de plainpied dans leur préparation au Mondial russe, ce soir au Stade de France contre l’Eire, avec des doutes à lever et des options à prendre. « Comme il y a deux matches rapprochés, entre celui de lundi et celui de vendredi contre l’Italie (à Nice), entre ceux qui ont beaucoup joué, fini plus tard, on va essayer de faire en sorte de concerner un maximum de joueurs sur ces deux matches », a annoncé Didier Deschamps. Les Bleus ne se sont retrouvés que mercredi dernier à Clairefontaine, et il y aura donc une espèce de revue d’effectif cette semaine. Leur troisième match de préparation, contre les Etats-Unis le 9 juin à Lyon, fera sans doute davantage office de répétition générale pour l’entrée en lice au Mondial, le 16 juin contre l’Australie (avant Pérou et Danemark les 21 et 26 juin). Forfaits et polémiques avaient émaillé la préparation à l’Euro-2016 achevé en finale. Deux ans plus tard, l’atmosphère est bien moins agitée - sinon par la bonne humeur aux entraînements ou les joyeuses parties de cartes diffusées par les joueurs sur les réseaux sociaux. Et l’unique pépin physique, l’entorse à la cheville d’Ousmane Dembélé, s’est résorbé puisque l’attaquant a repris l’entraînement collectif vendredi.
Caractère
Hormis les traditionnelles questions de mercato, les seules perturbations, pour l’heure, sont restées en lisière du groupe. Il y a eu le refus du suppléant Adrien Rabiot de se tenir prêt en cas de pépin physique parmi les 23 mondialistes, le portrait évoquant les «zones d’ombre» de Deschamps jeudi sur France 2 et jugé à charge dans son staff, et le débat concernant la non convocation de Karim Benzema, ravivé samedi après la troisième victoire consécutive du Real Madrid en finale de Ligue des champions (3-1 contre Liverpool), où il a brillé et ouvert le score. La principale perturbation est intervenue en amont, en mars, lorsque les Bleus se sont fait renverser par la Colombie au « SdF » (3-2), mettant en lumière un manque de vigueur voire de leadership parmi les Bleus, sensiblement rajeunis. Un mal pour un bien ? « Par leur force mentale et leur capacité à ne rien lâcher, les Colombiens nous ont montré qu’un match dure 90 minutes. Il valait mieux que ça arrive avant la Coupe du monde que pendant. Il faut être assez mûr et intelligent pour s’en servir. C’est aussi dans les moments difficiles qu’on se forge une force de caractère », a analysé Olivier Giroud samedi. « On est en mode Coupe du monde, on est déjà dans la compétition », a souligné l’avant-centre. Il a aussi mis en exergue la scène, observée lors d’une séance de course «très difficile» vendredi, « d’un joueur qui en aidait un autre pour rester collé au groupe, et c’est une belle image de solidarité, d’envie de tous réussir ensemble ». Question collectif, «DD» recourt à deux systèmes, le 4-4-2 en prévision d’une domination française, et le 4-3-3 face à un adversaire huppé, sans s’interdire d’en changer en cours de match. Le premier schéma convient mieux à Antoine Griezmann et moins à Paul Pogba, et vice-versa pour le second... Si l’ambiance est bonne, la concurrence demeure vive partout car rares sont les joueurs vissés au onze de départ.
Avec Mandanda et Mendy
Questions individualités, Deschamps a déjà annoncé dans Téléfoot la titularisation de Benjamin Mendy pour « avoir des réponses », même s’il «ne fera pas 90 minutes». L’arrière gauche (4 sélections), opéré d’un genou en septembre, n’a disputé qu’une grosse heure avec Manchester City répartie en trois matches depuis son retour sur les terrains le 22 avril. Steve Mandanda gardera les cages et Hugo Lloris « prendra le relais après », a ajouté «DD». Le sélectionneur a sans doute sa petite idée sur son équipe-type, mais les trois matches de préparation sont là pour affiner les choix. A cette aune, Lloris est un des rares à faire figure de titulaire certain en Russie, avec la charnière centrale Samuel Umtiti-Raphaël Varane (qui, finale de C1 oblige, ne rejoindra les Bleus que demain), le récupérateur N’Golo Kanté et le leader d’attaque Griezmann. Il est possible que, parmi eux, seul Umtiti débute ce soir. Pour le reste : faites vos jeux.