«Démythifier» les populations itinérantes
La SARL « GdV » gère, par délégation de service public, l’aire d’accueil implantée à Brignoles depuis 2009. Le 1er janvier dernier, son contrat a été renouvelé par la communauté d’agglomération jusqu’en 2 022. En quasiment dix ans, la société a acquis une précieuse expérience sur le terrain et une connaissance précise des populations itinérantes. «Roms, Manouches ou Gitans… Environ 350000 minorités tziganes existent en France», explique Denis Klumpp, conseiller technique de GdV.
« Ne pas créer de ghetto »
« Un tiers est nomade. Un autre tiers, sédentaire, est bien inséré dans la société. Le reste est mi-sédentaire, mi-nomade. On y trouve des familles paupérisées ». Les migrations sont situées soit à l’échelle nationale, interdépartementale, ou bien encore régionale. Selon le conseiller, chiffres et émois ne vont pas de pair. « Dix caravanes seulement dans une commune peuvent provoquer maints remous et rumeurs entraînant des conséquences sociales et politiques alors que 500 dans d’autres catégories n’en feraient pas tant… », se désole-t-il. « Il faut sortir du mythe qui véhicule l’image de gens affreux, sales et méchants. La manière dont on les voit conditionne les comportements ». Les déplacements des populations sont liés à de grands événements (pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, etc.) ou « collent » avec la carte du marché du travail, selon qu’ils soient commerçants, ouvriers, ou artisans. Quid des dépôts sauvages d’ordures, de la délinquance et des nuisances ? « Pas plus que dans le reste population », a répondu la GdV. « Qu’en est-il de la scolarité des enfants ? » a interrogé un élu. Pour ceux qui sont dans la région, « un quart des enfants n’est pas scolarisé. Un autre quart est scolarisé dans les écoles situées jusqu’à 20 km autour du point d’ancrage et la moitié suit les cours à distance du CNED ». Peu d’entre eux poursuivent leurs études dans le secondaire, sauf dans la catégorie sédentarisée. « Nous aidons les familles dans leurs démarches administratives (dossiers RSA, déclarations à la chambre de commerce, rédactions de devis et factures, suivi de réseaux sociaux). Pour les enfants, nous avons mis en place des ateliers “lectures” grâce à une convention avec la médiathèque, des animations, etc. Il ne faut pas créer de ghetto», conclut Laura Rousset.