Découverte exceptionnelle d’un champ de grandes nacres
Les agents de l’Observatoire marin du Golfe ont déniché une zone de 15 000 m2, où pullulent des grandes nacres, espèce protégée et en voie d’extinction. Une découverte exceptionnelle
La préservation et la mise en valeur de l’environnement ne se limitent pas à la terre. Au contraire. Dans un territoire bordé par la Méditerranée, où la baignade et les loisirs nautiques sont très prisés des milliers de touristes chaque année, la protection et le développement du bassin maritime font partie des priorités des différentes structures, dont la communauté de communes. Au gré de leurs plongées à caractère scientifique, les agents du service Espaces maritimes - Observatoire marin de la Communauté de communes ont ainsi pu découvrir un secteur où la présence de grandes nacres (pinna nobilis) est particulièrement intéressante.
Décimées par un parasite
Espèce protégée en France, la grande nacre est le deuxième plus gros coquillage de la planète après le bénitier géant (elle peut atteindre plus de un mètre de long). Elle est endémique de Méditerranée et constitue un excellent indicateur de la qualité du milieu. La zone découverte, qui recouvre une surface d’environ 15 000 m², a la particularité de rassembler des individus de même taille, une vingtaine de centimètres, donc de même âge (deux à trois ans). À ce jour, la densité d’individus estimée approximativement se situe autour de 2 individus par m², mais de nouvelles investigations permettront prochainement d’affiner ce chiffre, qui selon les agents de la Comcom, est sans équivalent sur le littoral où ils interviennent (du Rayol-Canadel à Sainte-Maxime). À titre de comparaison, les densités de population au sein du parc national de Port-Cros sont inférieures à 1,5 individu par m². Cette découverte est d’autant plus enthousiasmante qu’elle s’inscrit dans un épisode de mortalité massive de grandes nacres qui préoccupent la communauté scientifique. Certaines populations de grandes nacres en Espagne et en Corse du sud sont en effet décimées par un parasite, un protozoaire du genre haplosporidium. La zone de grandes nacres du golfe de Saint-Tropez constitue donc un motif d’espoir pour ce bassin, dont la qualité est très souvent décriée. L’objectif du service, à court terme, est d’approfondir sa connaissance de la zone, afin de mettre en évidence les conditions qui ont permis un tel développement, d’identifier les menaces qui pèsent sur sa conservation et, le cas échéant, de proposer localement des mesures qui permettront de préserver ce champ de nacres exceptionnel.