Monaco : ivresse sans assurance et accident
Deux hommes ont été placés ce weekend en détention provisoire après un meurtre survenu mardi soir à Menton (Alpes-Maritimes). Une dispute a tourné au drame vers 20 h 30, au pied de l’immeuble où vivaient les parents de la victime, impasse de la Maison-Russe, en face de l’hôpital La Palmosa. Samir Ben Hassen, 33 ans, a été abattu d’une balle de calibre 7,65 qui ne lui a laissé aucune chance. Touché en pleine poitrine, il est mort sur le coup. Le complice du meurtrier lui, a été blessé à une jambe par la balle perdue. Conduit à l’hôpital, il est resté sous bonne garde jusqu’à son déferrement au palais de justice de Nice. Il a déjà été condamné pour trafic de stupéfiants. Le quartier avait été rapidement bouclé par la police, mais le meurtrier, très vite identifié, avait réussi à prendre la fuite en voiture jusqu’à sa reddition, samedi en fin d’après-midi, au commissariat de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Le tireur et son complice présumé ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et homicide volontaire. Le parquet de Nice a ouvert une information judiciaire. Une autopsie doit être pratiquée dans les jours à venir. L’enquête de la brigade criminelle de la police judiciaire se poursuit désormais, sous le contrôle d’un juge d’instruction.
Un mobile encore flou
Les policiers cherchent à comprendre le mobile de ce drame. D’aucuns évoquent un trafic de stupéfiants avec l’affrontement de deux clans rivaux. Hypothèse écartée par le frère jumeau de la victime, qui parle d’une vieille querelle autour d’une conquête féminine. En tout cas, les menaces étaient suffisamment sérieuses pour que la victime quitte Menton et s’installe à Nice. Certains relient cette affaire à la séquestration d’un Roquebrunois de 28 ans fin mars qui avait ensuite abouti à la découverte d’une arme automatique, d’une forte somme en liquide et de plusieurs kilos de cannabis et de cocaïne. Mais rien ne permet à ce jour de penser que la victime était liée, de près ou de loin, à un trafic de drogue. Un Belge de 43 ans a comparu menotté devant le tribunal correctionnel de Monaco vendredi pour conduite en état d’ivresse et sans assurance. Au volant, l’attention brouillée par un taux d’alcool de 0,79 mg par litre d’air expiré (contre une norme de 0,25), il a percuté un véhicule prioritaire qui croisait sa route. Résultat: outre la condamnation de deux mois d’emprisonnement assortis du sursis et une amende à 45 euros, il devra verser la somme de 35000 euros réclamée par le plaignant. Retour au mardi 29 mai. Vers 2 heures, le quadragénaire, au volant de sa Mercedes, revient du « Sass’ Café ». Il aborde le rond-point sans ralentir pour rejoindre sa résidence antiboise pour les vacances, et refuse le passage à une automobile prioritaire descendant l’avenue des Spélugues. Il la percute et la voiture fait une embardée. Son conducteur est blessé. Les policiers, alertés, constatent l’ivresse du chauffard et sa police d’assurance périmée. « Comment pouviez-vous rouler avec pareille alcoolémie ? », demande le président Florestan Bellinzona. Le visage singulièrement flétri par les désagréments de trois jours d’incarcération, et plus encore par ses pensées qui ont angoissé son esprit, le gérant de brasserie cherche ses mots. « Je m’excuse. Je n’ai jamais commis une faute de ma vie. Concernant l’assurance, je pensais que le renouvellement était automatique. J’avais bu cinq verres de champagne. Je cherchais un parking pour mon véhicule. On m’a forcé à prendre le volant… »
euros de dédommagement
Le magistrat relève aussitôt : « La version, aujourd’hui, diffère de votre déposition. Vous aviez déclaré : Je me sentais en état de conduire pour me rendre à Antibes… Vos casiers sont vierges ? » S’en suit une courte intervention de la partie civile. La voiture n’est plus en état de rouler. S’ajoutent des pertes financières. L’ensemble est chiffré à 35 000 euros après un accord amiable. « C’est un rond-point très mal fait à cause des travaux, constate le procureur Cyrielle Colle, et le prévenu roulait à une vitesse inadaptée à cause de son ivresse. D’où l’accident. Heureusement qu’il n’y avait aucun piéton ! Cette comparution doit être un électrochoc. Faites-le sortir de prison cet après-midi en prononçant une peine de deux mois avec sursis et une amende.» Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public et accordera la somme convenue au plaignant.