Le protectionnisme américain de Donald Trump
Il l’avait dit, il l’a fait. Donald Trump vient de l’annoncer par la voix de son secrétaire au commerce : les EtatsUnis appliqueront des taxes douanières importantes sur l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne : % sur l’acier, % sur l’aluminium. Une confirmation de la stratégie protectionniste américaine, évidemment. En même temps qu’un coup dur pour les pays européens, et au premier chef pour l’Allemagne dont les exportations vers l’Amérique de ces métaux sont sans comparaison plus importantes que celles de la France. Emmanuel Macron a beau dénoncer une « décision illégale » vis-à-vis des accords de commerce mondiaux, il n’en reste pas moins que Donald Trump n’a pas hésité à mettre l’Europe, avec le Canada et le Mexique, au nombre de ses adversaires économiques. Car la réaction de Bruxelles – taxation du jus d’orange, du Bourbon, ou du beurre de cacahuète – semble bien faible par rapport à la décision américaine. Au rôle de guide des pays occidentaux, le Président des Etats-Unis, « America first » oblige, préfère promettre, ce qui n’est pas garanti, aux ouvriers américains plus d’emplois, des salaires plus élevés dans leur propre métallurgie. Une raison essentielle à cela : à six mois des élections de mid-term ,àla moitié de son mandat, il entend conserver intact l’électorat qui l’a élu en , c’est-à-dire, au-delà des Républicains dont il était le candidat officiel, une frange populaire qui se disait abandonnée par Hillary Clinton, dénoncée comme la « candidate des riches ».
Le malheur est que, pour répliquer à l’ukase de Donald Trump, l’Europe paraît aujourd’hui particulièrement faible : l’Espagne et l’Italie sont imprévisibles, l’Angleterre s’empêtre dans son Brexit, les pays de l’Est européen entendent conserver leurs liens avec les Etats-Unis. Face à ce qu’il faut bien appeler un chaos, seuls l’Allemagne et la France, encore qu’inégalement touchées par les taxations Trump, présentent un front uni. De deux choses l’une : ou bien le Président américain parvient à fracturer davantage cette Europe en mauvais état. Ou bien, au contraire, celle-ci fait front commun, et s’unit contre lui. L’Europe a un choix clair à faire, entre la dispersion et la reconstruction.
« Donald Trump n’a pas hésité à mettre l’Europe, avec le Canada et le Mexique, au nombre de ses adversaires économiques.»