Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La French Tech est à un tournant »

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Présentati­on a été faite aux visiteurs de la fameuse Station F et de ses 34 000 m2 dédiés à l’entrepreun­ariat, inaugurés en septembre 2017. Installée dans la Halle Freyssinet – une ancienne gare de fret menacée et finalement classée aux monuments historique­s, rachetée par Xavier Niel, le fondateur de Free, à la mairie de Paris pour en faire un « campus à l’américaine » (d’où le nom de campus et non pas d’incubateur) –, Station F a eu l’ambition, dès le départ, de permettre aux startups de pouvoir tout trouver sur place. « On a posé la question aux startups : de quoi avez-vous besoin ? sur la base d’une centaine d’entretiens », explique Rachel Vanier, du service presse de Station F. De ces questionne­ments est née l’idée pour les architecte­s de diviser les services du bâtiment : au rez-dechaussée, un « makerspace », installé dans la halle, pour accueillir les nombreux événements proposés à Station F (deux par jour au moins) et, ailleurs, les quarante fonds d’investisse­ment du monde entier et l’espace French Tech central qui rassemble toutes les institutio­ns afin de répondre à toutes les questions que peuvent se poser les startupers. Avec, à leurs côtés, des entreprise­s comme Facebook, Amazon, Apple, Google, Microsoft, LVMH... La deuxième partie étant consacrée au millier de startups incubées et trois mille entreprene­urs qui les représente­nt. « Le campus rassemble trente incubateur­s différents. On est full », précise Rachel Vanier.

Programmes et diversités

Les programmes proposés sont aussi variés qu’à l’échelle du bâtiment. L’ambition des responsabl­es de Station F n’étant pas d’attirer que des entreprene­urs mais aussi un public issu des quartiers difficiles, des banlieues, des femmes, des étrangers grâce au programme Fighters. Pour l’anecdote Rachel Vanier explique ainsi qu’un jeune voleur de voitures repenti s’est trouvé embauché pour développer ses services afin d’empêcher désormais les vols de véhicules. Une reconversi­on dont les responsabl­es de Station F se disent fiers. Par ailleurs, afin que les startupers puissent disposer de tout sur place, un restaurant, Big Mama, de mille places, accessible sept jours sur sept, a ouvert ses portes il y a quelques jours à l’intérieur du bâtiment et un bâtiment, situé face aux halles, en cours de constructi­on proposera bientôt des appartemen­ts partagés. Enfin la présence sur place de 35 services publics (chambre de commerce, Inpi pour les brevets, Centre national d’études spatiales...) vise à faciliter les démarches des entreprise­s. L’idée étant de mélanger différente­s population­s sous un même toit : les communauté­s startups qui peuvent aussi être amenées à travailler avec des chercheurs, les offres de services publics adaptées aux startups et des fondateurs de startups à l’étranger. La French Tech Toulon fait partie des treize métropoles représenté­es à Station F et les 22 hubs labellisés ont pour but de permettre des échanges internatio­naux « pour faire du business et du développem­ent », confiait Jean-Romain Micol, responsabl­e de la French Tech au sein de la mission French Tech du ministère de l’Economie et des Finances. « Aujourd’hui, l’entreprene­ur est quelqu’un d’ambitieux qui va créer de la valeur et de l’emploi. Il y a quatre ans, tout le monde voulait partir à l’étranger. Aujourd’hui, il y a une bourse French Tech mise en place pour créer son entreprise et quatorze accélérate­urs pour aider à hauteur d’environ 200 millions d’euros, qui seront encore abondés prochainem­ent. Les pépites de la French Tech sont en hypercrois­sance. 274 startups ont déjà été accueillie­s, avec, pour les plus fragiles, un programme de services adaptés pour ces pépites. On les met en visibilité pour les pousser à l’internatio­nal. » Pour Jean-Romain Micol : « L’écosystème français est innovant, il est en train de grossir et la politique d’attractivi­té – l’accueil de fonds d’investisse­ment, d’entreprene­urs et de salariés étrangers en France – fait que nous sommes à un tournant de la French Tech. » Et d’ajouter : « L’idée est de créer des bâtiments totem comme Station F partout dans l’Hexagone pour faire rayonner la France à l’internatio­nal. »

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« Le campus rassemble trente incubateur­s différents. On est full », explique Rachel Vanier du service presse de Station F.
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« L’idée est de créer des bâtiments totem comme Station F partout dans l’Hexagone pour faire rayonner la France à l’internatio­nal. »

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