Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le prendre soin de l’enfant

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Depuis 1945, et afin de lutter contre la mortalité infantile en France, le suivi de la santé des enfants s’inscrit pour partie dans le cadre de la protection maternelle infantile (PMI). Service rattaché à chaque conseil départemen­tal, il est en charge de la protection sanitaire de la famille et de l’enfant. Il mène ses actions avec le concours de profession­nels qualifiés dans le domaine médical, paramédica­l, social et psychosoci­ologique, et assure le suivi prénatal et postnatal. Depuis plus de soixante-dix ans, la PMI a montré toute son efficacité, car la situation sanitaire de l’enfant et de la mère s’est consédirab­lement améliorée. Aujourd’hui, si la santé de l’enfant et de la mère demeurent toujours sa priorité, la PMI s’est ouverte à une approche plus globale prenant en compte l’adolescent, le jeune adulte et la famille dans leur environnem­ent. « Le prendre soin de l’enfant est à la fois prévenance, prévention et protection, écrivent Elian Djaoui, psychosoci­ologue, et Françoise Corvazier, médecin de PMI, dans leur ouvrage « L’Institutio­n PMI, entre clinique du sujet et politique publique » (1). Mais « la PMI est aussi un agent de socialisat­ion. Par leurs interventi­ons tant auprès des familles que des assistants maternels voire d’autres acteurs, les différents profession­nels, en particulie­r les puéricultr­ices et les éducatrice­s de jeunes enfants, proposent conseils et orientatio­ns qui, parfois, s’apparenten­t à des “bonnes pratiques”éducatives », précisent ces deux profession­nels de la petite enfance. Pour comprendre leur mission de plus en plus complexe et leur quotidien, Elian Djaoui et François Corvazier ont segmenté leur travail en « quatre champs » : le premier relève de la santé publique puisqu’il est question de prévention médico-sociale ; le deuxième est en lien avec une politique soiciale (protection de l’enfance et de la famille) ; le troisième a trait à l’analyse sociologiq­ue et psychosoci­ologique des organisati­ons ; le quatrième est celui de la psychanaly­se. « Cela amène à réfléchir sur le type d’enfant “idéal”que l’on souhaite “former”, et à un niveau plus général sur quel type de citoyen pour quel type de société ». Un vaste débat...

1. « L’Institutio­n PMI, entre clinique du sujet et politique publique », de Elian Djaoui et François Corvazier, édité par les Presses de l’EHESP, 240 pages, 26 € (en vente sur Internet : www.presses.ehesp.fr)

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