LE DIESEL A RATTRAPÉ L’ESSENCE
Les courbes de prix ne se croisent pas encore de façon définitive, mais dans certaines stations du département, le gazole tutoie désormais l’essence. Au grand dam de ceux qui roulent au diesel
Ce n’est pas encore une tendance forte, mais pour la première fois hier le prix du gazole « supérieur » a dépassé celui du sans-plomb 95.
Ça n’aura pas échappé aux automobilistes qui ont fait le plein hier à la station Total du Champ de Mars à Toulon. Pour la première fois, le prix du gazole a dépassé celui du Sans-plomb 95 - E10. La différence n’est pas bien grande. À peine 4 centimes d’euro au litre. Et encore, il convient de relativiser : seul le gazole supérieur a en effet dépassé le SP 95 - E10. Le gazole de base, de loin le plus vendu, reste pour l’heure meilleur marché avec un prix inférieur de 5 centimes d’euro au litre.
Les prix à la hausse
Aussi vrai qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, ce basculement au désavantage du gazole supérieur n’annonce pas une tendance forte. Si, fiscalité aidant, la convergence des prix du gazole et de l’essence a été clairement annoncée par le président Macron, elle ne devrait pas intervenir avant la fin de son quinquennat. Tout laisse donc à penser que cette « anomalie » relève de la seule volonté d’une marque, voire même d’un point de vente. D’ailleurs, selon les chiffres fournis par la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C), « au niveau national, le prix moyen d’un litre de gazole est de 1,49 €, contre 1,54 € pour le SP 95 - E10 ».
De à centimes
Une seule certitude : quel que soit le carburant que vous mettez dans votre réservoir, les prix sont à la hausse depuis le début de l’année. Toujours selon les statistiques fournies par la FF3C, les prix des carburants ont augmenté en moyenne de 8 à 10 centimes depuis le début de l’année. Principale raison : le prix du baril est remonté à 75-80 dollars. Notamment après que la Russie et l’Arabie Saoudite se sont entendues pour réduire leur production d’environ 1,8 million de barils par jour. On est bien loin des 32 dollars atteints début 2016. Rien ne dit pour autant que cette hausse va se prolonger et que le cours du pétrole va à nouveau s’envoler au-dessus des 100 dollars comme il y a quelques années. « La croissance mondiale va tirer la demande vers le haut certes, mais la Russie et l’Arabie Saoudite, qui se sont donné rendez-vous à Vienne le 22 juin prochain, ont laissé entendre qu’elles pourraient produire davantage, explique-t-on à l’Union française des industries pétrolières. Quant aux USA, avec un prix du baril à la hausse, leur gaz et pétrole de schiste devient plus compétitif… »