Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ici, on cherche «le vivre ensemble»

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Le quotidien d’un club amateur n’est pas un long fleuve tranquille. Le Football club seynois le sait pertinemme­nt, mais voit de nouvelles difficulté­s, financière­s cette fois, se dresser comme un mur. Son président Eric Busschots a appris au printemps que des subvention­s versées par le conseil régional seraient égales à zéro pour l’année en cours. Coup dur. Parmi les 484 licenciés du club, 350 ont moins de 16 ans et sont « à90% issus de quartiers populaires, Berthe et le centre-ville ». C’est justement à ce titre que le FSC reçoit davantage de subvention­s que beaucoup d’autres. L’aide la plus importante, et qui se maintient, est celle octroyée par La Seyne – 70 000 € cette année encore. C’est du côté de la Région que le bas blesse, puisque les dossiers de subvention­s déposés à l’automne ont été repoussés. Pour indication, 45 000 € avaient été versés en 2016.

« Coupes franches »

« Ce sont des coupes franches et ils ne nous ont rien annoncé. Pas même un courrier n’a été envoyé », pointe le président. Financière­ment, la situation du club est exsangue, avec deux contrats aidés – déjà de moins en moins aidés – qui ne peuvent plus être payés. « Là, on ne tiendra pas », pronostiqu­e le président. Le banquier lui a suggéré de contracter un prêt personnel. Éric Busschots a rédigé une lettre ouverte en forme de cri d’alarme, sur l’avenir du club, redoutant « un arrêt de mort programmé». À ses yeux, « le FCS est en danger et avec lui, c’est toute une partie de la jeunesse seynoise et surtout la plus défavorisé­e qui en subira les conséquenc­es ».

« Un jeune discipliné par le sport est un jeune sauvé »

« Nous travaillon­s avec un public des quartiers prioritair­es de la ville, c’était bien le leitmotiv des subvention­s, défend le président du FCS. Je ne sais pas quel monde on veut pour l’avenir. D’agir ainsi, de façon aussi radicale.» Car le risque est de déserter le champ social. Le FCS revendique faire bien plus que du sport. Et se place sur le terrain de la citoyennet­é. « On a beaucoup travaillé sur le comporteme­nt [des joueurs sur le terrain], cela s’est amélioré. Ici, on arrive à vivre ensemble, plaide Éric Busschots. Dans la vie de ces jeunes, le foot est primordial. Souvent, ils n’ont pas d’autre activité. Un jeune discipliné par le sport, c’est un jeune sauvé.»

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