Philippe Rostaingt, la dernière fournée du patron
A la stupeur générale, Philippe Rostaingt vient d’être, jeudi, brutalement arraché a l’affection des siens et des Bandolais. Ce boulanger de tradition, originaire de la région lyonnaise s’était installé dans sa boutique de la rue des Écoles où il pratiquait sa passion. Il avait été parmi les finalistes d’un concours du meilleur boulanger de France organisé par une chaîne nationale, ce qui l’obligeait, confiait-il, à ne pas s’endormir sur son pétrin : «Je suis intransigeant jusqu’à l’extrême, je ne souffre pas de l’à-peu-près. Le pain mérite notre respect car depuis des siècles, il est un aliment fondamental, compagnon de toutes les denrées et de toutes les couches sociales qui l’apprécient aujourd’hui encore comme une nourriture céleste.»
Sauf à la tentation !
Philippe disait : « Je ne suis pas pâtissier, à chacun son métier. Je concocte juste quelques tartes simples, viennoiseries et gâteaux secs qui répondent à un accès soudain de gourmandise.» Il proposait aussi quelques plats roboratifs à emporter et quelques charcutailles sévèrement sélectionnées, ou encore des sardines labellisées pour un en cas de qualité. Nous l’avions rencontré il y a quelques jours alors qu’il pensait ouvrir dans une petite salle attenante au fournil, une sorte de « Bouchon bandolais » dans lequel les clients feraient table longue et commune autour d’un grand plat unique où ils pourraient se servir généreusement; une sorte de mâchon géant pour ceux qui aiment ce qui est bon. Il est vrai qu’il comptait parmi ses amis de grosses pointures comme Colette Sibilia, célèbre charcutière aux halles Bocuse, à Lyon. Las ! Le Philippe, ici en compagnie de son épouse, avait été finaliste du concours du meilleur boulanger de France, organisé en par M. mauvais sort en aura décidé autrement... Au paradis des gastronomes, il siégera en place d’honneur. À son épouse, à ses enfants et à tous ceux qui l’ont aimé, Var-matin présente ses condoléances très attristées. Pour celui qui résistait à tout sauf à la tentation épicurienne. Il avait 54 ans et sera inhumé dans sa terre natale. Bandol était en fête, hier, pour la quinzième édition de la Salomon Bandol Classic, une course nature de 12,4 kilomètres qui emprunte le littoral et les collines bandolaises. L’épreuve connaît toujours autant de succès, avec plus de 800 coureurs cette année. « J’espère que vous prendrez autant de plaisir que avons nous galéré à organiser cet événement», plaisantait au micro JeanJoël Canessa, créateur de ces épreuves et représentant des bénévoles de Bandol Événements Organisation. Deux autres courses étaient programmées hier. Une course déguisée le matin et une course nocturne, à partir de 22 heures.