Mercredi
Le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, n’a rien d’un joyeux drille mais, il peut se vanter d’avoir fait rigoler toute la France en venant pleurnicher sur l’épuisement des députés et en demandant à l’exécutif de « ralentir la cadence ». La plainte fut longuement relayée non seulement par des parlementaires de la République en marche mais également de La France insoumise. Pas de chance pour les geignards, les journalistes se sont livrés à un salutaire factchecking et révélé que l’ordre du jour du Parlement avait été moins dense lors de la première année du quinquennat Macron que sous celui de Hollande ! Les choupinous sont donc priés de remballer leurs jérémiades et de s’interroger plutôt sur l’optimisation de leur travail. Ceci étant, il était attendu que les novices, arrivés au Palais Bourbon l’année dernière, découvrent avec stupéfaction les semaines harassantes du député de base, la pauvreté des moyens alloués pour les seconder quand on les compare à ceux d’autres démocraties, la très haute technicité des débats qui exigent parfois plusieurs années d’expérience pour espérer être au niveau des fonctionnaires surdiplômés qui leur font face. Le cursus habituel du « vieux monde » amenait dans l’hémicycle des élus territoriaux qui étaient de véritables spécialistes de certains dossiers et ne sortaient jamais de leur zone de compétence. Clemenceau disait que la guerre était une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires et on voit les limites du concept de société civile tant il est vrai qu’un médecin ne connaît pas plus l’architecture du budget de la Sécurité sociale qu’un chef d’entreprise les subtilités de la nomenclature budgétaire par destination inhérente à la mise en place de la loi financière organique de . On imagine alors le choc culturel ressenti par les fringants « marcheurs » arrivés le couteau entre les dents et la tête pleine de rêves, la frustration quand ils comprennent enfin que la V° république n’est pas une démocratie parlementaire mais un régime présidentiel, l’angoisse de réaliser que la grande majorité d’entre eux aura quitté son métier et parfois sa famille pour tomber dans les oubliettes de l’histoire en . Les terres sont de sable où s’efface