Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Offrir une prise en charge pluridisci­plinaire à ces patients »

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Les « il faut que » ça ne marche pas. Notre mission est de leur faire prendre conscience de leur situation.»

Manger en qualité et en quantité

Du coup, l’équipe a choisi d’organiser

Dr Philippe Meyer

patients enchaînent les ateliers et les rendez-vous avec les profession­nels de santé sur place. L’emploi du temps est chargé, il n’en faut pas moins pour revenir sur les mauvaises habitudes ancrées depuis des années. L’aspect nutrition est évidemment au coeur du dispositif. Une cuisine thérapeuti­que permet de concocter des repas équilibrés et savoureux parce que si le déjeuner et le dîner sont sans saveur, le risque de craquage est décuplé. Certains doivent réapprendr­e à composer des repas équilibrés. Pourtant, ceux qui souffrent de surpoids ou d’obésité ne se nourrissen­t pas forcément mal. Par exemple, Sylvie explique qu’elle mange équilibré. « Le problème, c’est la quantité. Je mange beaucoup trop ! » Forcément ça coince. Tout le travail de l’équipe consiste à trouver avec elle pourquoi ça coince et comment y remédier.

Manger pour combler des peurs et des angoisses

Tous les patients ont un rapport différent à leur corps, à la nourriture ; et tous ont une histoire particuliè­re. L’hospitalis­ation permet de créer une dynamique de groupe (les séjours durent 4 semaines). Ce matin-là, lors de l’atelier thérapeuti­que animé par le Dr Garcia, on remarque qu’une solidarité s’est tissée entre les différents protagonis­tes. À force de se croiser dans les couloirs ou lors des activités, des affinités se sont créées. L’entraide est manifeste : ils se motivent et s’encouragen­t les uns les autres. Alors qu’ils échangent à bâtons rompus, des éléments communs à ces individus si différents se fait jour : le stress, l’anxiété. Avec pudeur, ils se livrent tour à tour. Le surpoids apparaît comme une réaction à des peurs et des angoisses. Ce n’est pas toujours le cas mais lorsque ça l’est, l’écoute attentive de l’équipe se fait encore plus urgente. L’hospitalis­ation n’est pas la solution ultime à tous les problèmes d’obésité. Parfois, cela ne fonctionne pas. D’autres fois, les patients reviendron­t. Mais c’est une corde de plus à l’arc des médecins qui se battent pour freiner l’expansion galopante de l’obésité et son lot de comorbidit­és.

Directeur de l’Unité de Diététique de Pégomas

L’hospitalis­ation au sein de l’Unité de Diététique de Pégomas se fait sur prescripti­on médicale. Elle est prise en charge par l’Assurance-maladie et les mutuelles.

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