Parking contre-nature au parc du Capelan ?
70 personnes se sont retrouvées hier autour d’un petit-déjeuner de contestation au parc du Capelan où la municipalité veut créer une “zone restreinte de stationnement“à laquelle ils s’opposent
Un petit-déjeuner entre Bandolais », selon la formule de l’ex-conseillère municipale d’opposition Floriane Cercio qui insiste sur la nature apolitique du regroupement. Certes, il y avait du café, des croissants et environ soixantedix convives, qui ont même bravé un épisode pluvieux pour se les partager, hier matin dès 7 h 30, sous les pins du verdoyant petit parc bucolique du Capelan, mais il y avait surtout une lame de fond revendicative. Des revendications portées par le “collectif des riverains et usagers du Capelan” qui a organisé l’événement sur place pour y réaffirmer son opposition à l’aménagement d’une “zone restreinte de stationnement“, un parking de 30 places, par la municipalité.
Automobiles, pollution, risque incendie
Des opposants qui, soucieux de la préservation « d’un des deux seuls parcs publics de Bandol, le seul endroit en bord de mer interdit d’accès aux voitures », comme le fait valoir Nathalie Caune, de l’association Bandol Littoral, mettent en avant des impératifs de préservation du site de la pollution et des arguments en matière de sécurité. Celle, au premier chef, des promeneurs et des enfants qui, nombreux, fréquentent le parc et son aire de jeux aménagée. Dans un communiqué publié avant-hier sur son site internet, l’association Bandol Littoral redoute la dégradation de la qualité du petit parc d’un hectare pour les usagers et les riverains et liste « une installation permanente de la fréquentation automobile dans un site naturel inadapté, une augmentation du risque de pollution aux hydrocarbures sur le milieu marin lors de ruissellement, une augmentation du risque incendie dans une zone boisée résidentielle...».
Le respect des règles juridiques en question
D’autres complètent et avancent des arguments juridiques : le projet d’aménagement à la lisière d’un espace boisé classé serait contraire aux règles édictées par le plan local d’urbanisme (PLU). Pour Gérard Demory, président de l’association Confédération environnement Méditerranée, « la construction d’un parking sur le site nécessite une autorisation d’urbanisme, or la mairie n’a déposé aucun dossier de déclaration préalable de travaux, ni affiché cette déclaration à l’entrée du parc, visible de la voie publique...» Les “riverains et usagers“, qui demandent donc l’abandon pur et simple du projet, mettent aussi en avant une pétition qui, lancée en août 2017, en ligne, a collecté près de 9 055 signatures. Une pétition dont ils dénoncent l’absence de prise en considération par le maire de Bandol, Jean-Paul Joseph (voir Var-matin du 27 septembre 2017), critiquant son « manque d’écoute ». Des opposants qui, malgré tout, restent déterminés à lutter contre ce projet, ne lâchent rien. Et le feront encore savoir...