Trois ans de prison ferme pour le braquage d’une pharmacie à La Seyne
L’arme était factice mais, pour la justice, cela ne change rien. Un Seynois de 47 ans a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans pour vol avec violence, menace de mort et violence sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Pour euros dans la caisse…
Les faits se sont produits à la pharmacie de Tamaris, à La Seyne, où le suspect avait menacé une employée avec une arme factice pour demander le contenu de la caisse : 500 euros. La présidente du tribunal, Virginie Santoro, a résumé l’affaire toute récente, datant du 5 juin dernier : « Le commissariat de La Seyne a été appelé pour un vol à main armée. L’homme a pris la fuite mais une caméra de surveillance a tout enregistré. » Le suspect a été retrouvé quelques heures plus tard et, en garde à vue, a été confronté aux éléments des policiers. C’est là qu’il a empoigné le tee-shirt d’un fonctionnaire. Il a alors été plaqué à terre où, de l’avis des enquêteurs, il a proféré des menaces : « Quand je sors, je te retrouverai. » D’où les poursuites pour menaces. En partie civile, les policiers menacés, représentés par le cabinet Durand, demandent 1 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi. Le gérant de la pharmacie visée en réclame, lui, 500.
« J’avais pris trente médicaments ! »
« J’ai eu un coup de folie, je le regrette : je suis sûr que je l’ai traumatisée cette employée, déclare à la barre le Seynois. Ce jour-là, j’avais pris trente médicaments. Je cherche d’ailleurs un endroit pour pouvoir arrêter tout ça. En attendant, la prison, je sais que je vais y aller. ». Pour le procureur, Patrick De Firmas, le prévenu « joue une part de comédie en se disant abruti par les médicaments. Il avait quand même bien pris soin de porter une casquette et de cacher ses yeux avec des lunettes pour opérer dans la pharmacie. Il avait également un itinéraire de fuite et des vêtements pour se changer. Et les 500 euros, il les a cachés. Jamais retrouvés par les policiers ! Lui doit savoir où ils se trouvent », déclaret-il avant de requérir cinq ans d’emprisonnement et un maintien en détention, notamment à cause des 20 condamnations inscrites à son casier judiciaire. En défense, Me Laurie PaparoneScanff fait valoir que le prévenu s’excuse, qu’il reconnaît les faits et qu’il n’arrive pas à se soigner malgré sa volonté. « Un examen psychiatrique est nécessaire dans son cas car il est malade. Son maintien en détention ne serait pas une solution », plaide-t-elle. Le tribunal inflige trois ans de prison ferme au Seynois, le contraignant à une obligation de soins et l’interdiction de détenir une arme.