Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une once de plus-value avec les modèles vivants

L’école municipale des arts plastiques boucle sa première année d’atelier dessin d’après modèle vivant. Passée la gêne initiale de détailler un corps nu, la confiance règne en maîtresse de cérémonie

- SYLVAIN MOUHOT smouhot@nicematin.fr

La fin du mois marquera le terme de la première année des ateliers dessin sur modèle vivant au Park-Hôtel. Le bilan est très satisfaisa­nt, à en croire les élèves et le professeur Nicolas Lecoq. Ces sessions de dessin anatomique, le mercredi de 17h30 à 20h30, seront renouvelée­s à la rentrée. «J’ai la conviction d’avoir fait beaucoup de progrès en moins d’un an», s’exclame Dominique en nous prenant à témoin, dessin à la main. «Avoir un modèle vivant, c’est très différent d’une nature morte. Il faut connaître l’histoire des modèles pour transmettr­e des émotions par le dessin. Et puis, il faut le faire: poser pendant trois heures, sans bouger, devant nous.»

« Combien de têtes dans un torse »

Ce cours a été ouvert sur la volonté de Nicolas Lecoq. « J’avais fait précédemme­nt huit ans de cours de dessin académique, je m’étais un peu lassé, avoue-t-il. On peut considérer que le dessin anatomique apporte une maturité supplément­aire. Dessiner un corps, c’est difficile, mais c’est plaisant et très complet pour tous les exercices qui montrent ce qu’est le dessin : les proportion­s, les structures et les points d’appui, les directions.» Crayon en main, bras tendu, un oeil fermé, les élèves comptent « combien de têtes rentrent dans un torse». Le bras s’incline pour vérifier Dominique vivant. (à gauche) ou Christophe

les plans d’inclinaiso­n du corps. Ce mercredi-là, le modèle est une jeune femme qui, après avoir elle-même fait les Beaux-Arts, a décidé de passer «de l’autre côté du miroir». «Après avoir perdu beaucoup de poids, poser nue est une façon de me réappropri­er mon image à travers le regard des autres, dit-elle. J’en retire beaucoup d’échanges, de discussion­s et de partage. Je ne suis pas très pudique de nature, pour moi ce temps de pose est un grand moment de méditation. Même s’il n’est pas facile de rester immobile durant (à droite) comptent parmi les artistes réguliers de l’atelier modèle

trois heures, c’est très physique!» Le cours est décomposé en alternance de poses à croquer plus ou moins vite. Parfois en une minute et demie seulement. «C’est frustrant, mais cela nous fait aller à l’essentiel », explique Michèle, une passionnée d’art qui, le matin même, s’était déjà accordé trois heures d’aquarelle. Nicolas Lecoq confirme: «Je les fais dessiner vite pour qu’ils saisissent le gabarit et l’ensemble du corps le plus rapidement possible.» Quatre modèles se sont alternés cette année, un privilège rare,

même aux Beaux-Arts, de façon à multiplier les morphotype­s. Jusqu’au 16 juin, les travaux de tous les élèves de l’école d’arts sont à découvrir dans une exposition au Forum du casino, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 17 heures. Savoir + De septembre à juin, l’inscriptio­n à l’atelier coûte 390 €.Tarif à la séance : 12 € pour les membres de l’école d’arts. Renseignem­ents : 04.94.00.78.82

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(Photos Luc Boutria)
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