Nabucco, opéra de Verdi clôture la saison lyrique toulonnaise
Il fallait un must du répertoire lyrique pour le baisser de rideau de la saison des opéras ; le choix s’est porté sur le troisième opus de Giuseppe Verdi. Une oeuvre, créée en 1842 à la Scala de Milan, qui remporte un succès considérable, propulsant d’emblée le compositeur sur le chemin d’une gloire qui ne se démentira jamais par la suite. « Nabucco », diminutif de Nabuchodonosor roi de Babylone, transporte l’auditoire au VIIe siècle avant JC, entre Jérusalem et Babylone. Si l’inspiration est historique, il y a cependant de nombreux écarts avec la vérité. En ces temps bibliques, le Royaume d’Israël est partagé en deux. Cela permet aux Assyriens de défaire les Hébreux et de les déporter à Babylone. En plusieurs vagues, ils seront 50 000, leur main-d’oeuvre experte permet à Nabuchodonosor de satisfaire ses ambitions de bâtisseur.
« Va, pensiero ! »
Côté opéra, Verdi utilise cet épisode historique pour composer le grandiose choeur des esclaves Hébreux exilés. Cet hymne évoquant la nostalgie d’un pays perdu, toujours mis en scène spectaculairement, participe au succès de l’opéra. De plus, en 1842, au temps de la création, « Va, pensiero » flatte politiquement les Milanais qui
subissaient le joug des Autrichiens.
Distribution affinée
L’opéra de Toulon ne s’y trompe pas en renforçant les choeurs maison par ceux de Nice. Le casting vocal des solistes est aussi soigné, avec le rôle-titre confié au baryton russe Sergey Murzaev. Il faut une voix terrifiante, comme celle de la soprano Raffaella Angeletti, pour soutenir le personnage
volcanique d’Abigaille, assoiffée d’engeance. La mise en scène est réglée par Jean-Christophe Mast, dans une production de l’opéra de Saint-Etienne. Et, au pupitre, la direction musicale des trois représentations est assurée par le maestro Jurgen Hempel.