Une formation pour apprendre à briser les rochers
Au hameau du Plan, nous avons assisté à une formation à l’attention des professionnels du BTP qui souhaiteraient utiliser du P2 : un produit qui fragmente la roche quasiment sans éclat ni bruit. Bluffant
Rendez-vous est fixé sur le plateau rocailleux du Camp-duCastellet, non loin d’une citerne incendie. Mais ne pas voir dans le choix du lieu une précaution d’usage : la formation aux systèmes pyrotechniques, dispensée ce jour-là par l’entreprise Capral, n’est pas censée mettre le feu à la forêt mais bien montrer une technique soft pour briser des rochers en morceaux. Le tout sans flamme, vibration, bruit ou projection. Ce jour-là, les professionnels du bâtiment sont une dizaine, qu’ils soient terrassiers, cordistes ou spécialisés dans les travaux sousmarins. Parfois même venus de loin, comme Christophe et Aurélien, du Gard. Tous sont ici pour apprendre à manipuler le P2 : un produit qui permet la fragmentation, dite thermique, de la matière. A cet endroit, au coeur du plateau de Signes, nombre de blocs de calcaire n’attendent que ça. Le premier choisi balance dans les 2,5 tonnes. Patiemment, Sébastien use de son perforateur pour creuser au coeur du caillou. Une cartouche de 8g de P2 y est introduite, confinée, puis reliée à un exploseur. La petite troupe s’éloigne à 30m et… « pouf ». C’est tout. Le bruit, étouffé, fait à peine s’envoler les pies qui jactent en haut des pins. Le rocher, lui, est fracturé en plusieurs morceaux. Impressionnant. La manipulation sera répétée plusieurs fois. Après une matinée de théorie à Gardanne, les professionnels sont fin prêts. Et convaincus. Ca tombe bien : pour la société Capral, qui commercialise le produit, l’intérêt est d’expliquer que le P2 permet d’atteindre les mêmes objectifs qu’avec un explosif traditionnel, les contraintes administratives et de sécurité en moins. Et qu’importent les citernes : il parait qu’on peut toujours essayer de mettre le feu à une cartouche, il ne se passera rien ; le P2 utilisant une molécule qui interdit la combustion à l’air libre.